THX 2023 — Par surprise, Montréal 15-25 juin
Asseyons-nous un instant et faisons le point sur les espaces politiques qui perdurent hors du fracas des armes. Il ne s’agit pas de porter un point de vue sur ce qui est ou n’est pas violent, mais bien d’envisager quelles sont nos ressources, travailler nos imaginaires, explorer la réalité des luttes et des soutiens qui nous portent vers un monde démilitarisé.
Les résidences THX sont organisées annuellement par les petites singularités depuis 2019. Nous nous retrouvons pour pænser ensemble d’autre imaginaires techniques et composer un recueil de nouvelles de fiction spéculative. Cette année la résidence se tiendra exceptionnellement sur le continent nord-américain dans l’île de Tio´tia:ke.
Alors que l’imbrication du complexe militaro-industriel s’épanche dans l’escalade rhétorique et l’accélération de la production d’armement et de technologies de surveillance ; nous invitons pour ce THX à proposer des histoires qui retournent la situation, en donnant à voir les structurations absurdes et les points de rupture de l’organisation capitaliste basée sur l’économie de guerre — et la violence de cet oxymore même. THX se libère et par surprise nous invite à imaginer à un autre monde, un monde sans guerre.
Comment envisager la démilitarisation du monde autrement que par surprise ?
Comme de coutume avec THX, dans le prolongement de Présents Suspendus nous proposons pour le prochain THX d’approfondir les sujets déjà engagés.
Inscription préalable
Que tu sois disponible pour l’ensemble des 10 jours de résidences ou seulement pour quelques jours, merci de nous le faire savoir rapidement !
Soit par courriel : thx-2023-request@zoethical.org
Soit en demandant l’accès au groupe : https://thx.zoethical.org/g/thx-2023 (bouton en haut et à droite)
De quoi parle-t-on ?
- Déployer des imaginaires contemporains de résistance à toute guerre ;
- Sortir de la rhétorique de guerre pour penser une rhétorique de lutte ;
- Faire exister des espaces physiques et des communs démilitarisés et sanctuarisés : océans et eau, montagnes, déserts et zones humides, air et espace extra-terrestre… ;
- Enrayer le « régime économique » qui respose sur la production d’armes, la violence et la domination ;
- Abolir la police et démilitariser l’espace public.
Quelles situations ?
- Imaginer un refus à l’échelle d’autres univers.
- Quelles machines peuvent exister hors de la sphère militaire ?
transformer les épées en socs de charrues[1] — mouais, difficile de transformer une mine anti-personnelle en outil paysan — ; cesser la production d’armement. - Démilitariser l’espace public, abolir la police : quel effet, quel espace de dialogue ?
- Et l’historique ? Souvent on pose la question de comment remarcher ensemble après un conflit, pourtant il est avéré que les victimes ne cherchent pas la vengeance, mais la reconstruction.
- La guerre a ses règles, et nous n’en voulons pas, la notion d’« arme non autorisée » légitime l’usage d’« armes autorisées » — et autres aspects rhétoriques du même ordre. Nous souhaitons que les armes cessent d’être produites et disséminées.
- Quid de la production d’armement ? S’il s’agit d’une industrie capitaliste, alors elle doit rechercher des débouchés (lobbying pour la guerre par les profiteurs de guerre) ainsi que la croissance… Qui sont les profiteurs de guerre ? (Non pas seulement çauz[2] dont les profits s’envolent pendant la guerre, mais çauz qui la réclament, la nourrissent, l’entretiennent.)
“the arms trade, extractive industries, the banking sector, and other forms of war profiteers.” (https://www.wri-irg.org/en/publications/war-profiteers-news)
Comment en parle-t-on ?
Le choix de la fiction spéculative libère la parole — délier les langues pour relier les luttes —, il s’agit de porter nos imaginaires au-delà d’un monde où les discours guerriers préemptent l’espace public, nous voulons unir nos imaginaires çauz qui défont la propagande, soignent les traumatisæs en les accompagnant vers d’autres possibles, démantèlent les réseaux de trafiquants, proposent d’autres imaginaires pour l’avenir.
Nous souhaitons comme pour Présents Suspendus conserver un format accessible basé sur des nouvelles courtes et abordables, que chacan peut facilement lire et écrire.
Il s’agit aussi de montrer la manipulation des discours, par exemple : « Nous avons besoin de fabriquer des armes pour conserver une économie dynamique et préserver les emplois » ne serait-ce pas plutôt : « nous avons besoin de vivre dans un monde sans armes pour concentrer nos forces de production vers le soin et une vie sociale riche » ou bien « Nous avons besoin d’un million de paysans à l’horizon 2030, soit 5 fois le nombre d’emplois dans l’armement. » ou bien « 200 000 emplois, cela justifie bien quelques millions de morts… » .
Comment travaillons-nous ?
Méthodologie participative
Au cours des différentes résidences THX nous avons développé une méthodologie d’écriture collaborative, inscrite dans le partage d’imaginaires. Nous nous retrouvons pour pænser ensemble des trames à l’aide de cartes dont les contenus sont décidés sur place, puis nous nous accordons mutuellement le temps de l’écriture, en partageant nos ébauches et en conversant tout au long de la résidence. Ensuite, nous continuons d’élaborer nos textes, les confronter les uns aux autres, les ciseler avant de finaliser le travail d’écriture avant la période automnale. Enfin, nous procédons au travail éditorial qui donnera vie au recueil proprement dit, imprimé et diffusé en librairie.
Lieux
Les ateliers se déroulent alternativement entre les bibliothèques de la DIRA : Documentation, Information, Références et Archives, la bibliothèque anarchiste de Montréal située au 2035 bd Saint Laurent/Maisonneuve (centre ville), et celle de l’Achoppe, centre social autogéré au 1800 rue Lafontaine/Letourneux (Hochelaga).
Personnes
Nous invitons les personnes qui partagent nos interrogations et nos désirs à s’inscrire pour participer à cette résidence d’écriture qui se déroulera durant une dizaine de jours. Nous vivrons ensemble, pænserons ensemble, nous nourrirons ensemble et les anz les autres pour produire des textes que nous espérons cinglants et joyeux, oniriques et merveilleux, instructifs[3] et fantastiques.
Pour mieux nous connaître
Les petites singularités sont un collectif engagé dans la pratique et la pensée du logiciel libre, p.s.éditions accompagne notre travail en déployant des méthodologies participatives au service d’imaginaires à partager par touz.
Chaque session THX donne lieu à un livre de poche qui est facile à transporter et partager. Prendre Soin fut écrit lors du printemps carcéral de 012020 HE et invitait à l’exploration du soin radical : celui qui nourrit le collectif ; l’année suivante, Présence Solidaire revenait sur les fondements épistémiques de notre pænsée avec les cannibalismes spéculatifs et approfondissait cette notion de soin radical en l’appliquant au milieu du logiciel libre, pour proposer le syndicalisme logiciel ; enfin, l’année dernière, avec Présents Suspendus nous embrassions la fiction spéculative pour la résistance avec un recueil de nouvelles qui nouaient le sabotage au dégenrage (dé-j’enrage) dans une exploration ludique et intime de nos relations trans-individuelles entre liberté et responsabilité[4].
Ressources
Principes élémentaires de la propagande de guerre
Anne Morelli (2001) https://fr.wikipedia.org/wiki/Principes_élémentaires_de_propagande_de_guerre
- nous ne voulons pas la guerre ;
- le camp adverse est le seul responsable de la guerre ;
- le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service ») ;
- c’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers ;
- l’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement ;
- l’ennemi utilise des armes non autorisées ;
- nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes ;
- les artistes et intellectuels soutiennent notre cause ;
- notre cause a un caractère sacré ;
- ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres
War Resisters International
Ironiquement la plus grosse foire internationale de commerce d’armes a été annulée à cause du corona virus, « pour la sécurité de tous »… Afin que l’on puisse mieux s’entretuer ensuite ?
Au Canada : Centre des Ressources sur la Non-Violence
« La guerre est un crime contre l’humanité. C’est pourquoi je suis résolu(e) à n’aider à aucune espèce de guerre et à lutter pour l’abolition de toutes les causes des guerres. »
Lord Ponsonby, inspirateur des 10 principes de la propagande de guerre d’Anne Morelli, faisait partie des fondateurs de ce mouvement.
Voir aussi :
Because War Is Profitable
The U.S. ruling class deploys the military for three main reasons: (1) to forcibly open up countries to foreign investment, (2) to ensure the free flow of natural resources from the global south into the hands of multinational corporations, and (3) because war is profitable. The third of these reasons, the profitability of war, is often lacking detail in analyses of U.S. imperialism: The financial industry, including investment banks and private equity firms, is an insatiable force seeking profit via military activity.
Définitions
Démilitariser : (politique) Interdire la présence de l’armée dans une zone de territoire.
La démilitarisation est le processus de réduction de l’armée d’une nation, de ses armes ou de ses véhicules armés jusqu’à un minimum convenu. La démilitarisation est le plus souvent le résultat d’un traité de paix finalisant une guerre ou un conflit majeur.
Le terme peut également désigner le fait de remplacer un commandement suprême des forces armées, le commandement en chef, lorsqu’il s’agit d’un officier supérieur ou d’un État major de généraux, par un civil élu ou par un collège de civils. L’armée devient alors une armée de défense au service de la nation, et commandée par ses représentants légitimes.
Démilitariser est, dès lors, insuffisant.
il s’agit d’une référence biblique ; on y trouve tout et son contraire : ce livre est diabolique. ↩︎
nous utilisons le français neutre dégenré non-binaire, à la mode d’Alphératz. ↩︎
ou destructifs, constructifs, etc. ↩︎
liberté et responsabilité, dans notre acception anarchiste, est un pléonasme : l’une ne va pas sans l’autre. ↩︎