La « méthode » THX
Choisir des mythologies occidentales pour parler des mythologies occidentales.
Cette méthode est simple à saisir et à mettre en œuvre au sein d’an quelconque collectif désirant s’approprier an problématique complexe et faire corps pour l’adresser en pleine capacité d’agir.
Objectifs
- Adresser an problématique complexe en commun : al s’agit de pænser ensemble des problématiques apparemment insolubles, sortir de sa zone de confort pour envisager des compossibles latenz, non-réalisæs : potentials, qui dessineraient an avenir hors dal champ réal-capitaliste.
- Ancrer l’imaginaire (et non lu restreindre) : afin d’embrasser des compossibles en apparence inatteignables, al s’agit d’opérer an volte-face pour renverser al regard posæ sur l’inébranlable et en observer les fragilités, pour ensuite s’engouffrer dans cette brèche et l’agrandir ; Al ne s’agit pas, au contraire, d’étouffer l’imaginaire en l’éloignant trop du sujet ou en le contraignant dans an cadre – si la chose est perçue comme encadrante, alors on doit pouvoir en sortir pour s’en servir comme repère.
- Ne pas parler de l’ennemi : il s’agit de récupérer une capacité d’agir des mouvements de résistance à partir d’imaginaires émancipataires. Parler de l’ennemi lu accorde trop d’attention, lu met en scène et focalise sur les problèmes (souvent déjà connuz), réduit als lectaires à l’impuissance.
Déroulement
Issu de pratiques collectives usant de cartes, nous avons mis en place un processus visant à ensemencer l’imaginaire par la provocation de collisions entre les attentes des participanz et l’émergence ; pratiquement, il s’agit dans un premier temps, autour d’une proposition commune de sujet d’écriture (annoncée quelques mois à l’avance), de recueillir des mots-clés, des images, des impressions qui seront marquées sur des « cartes » improvisées sur des papiers A7. Chaque participanz inscrit entre 5 et 10 cartes. Elles sont mélangées puis on opère à des tirages. L’ordre ou la procédure du tirage peut varier : cependant on se retrouve avec au-moins trois cartes qui endossent chacune un rôle : actaire, contexte ou événement.
À partir de là, on tente d’imaginer la trame d’une histoire. Trois cas s’ouvrent : 1) un scénario apparaît ; 2) la combinaison des cartes montre un potentiel narratif mais nécessite autre chose ; 3) la combinaison de cartes semble inintéressante aux participanz et est abandonnée.
Dans le deuxième cas, on peut tirer une carte supplémentaire, « le singe », qui pourra accentuer l’un des rôles ou offrir un regard différent sur le tirage. Cela suffit généralement à débloquer une situation mais parfois pas : on peut ajouter une autre carte ou préférer faire un autre tirage.
Les tirages retenus servent de base de travail, c’est-à-dire de contrainte pour l’écriture — il s’agit d’une ancre pour l’imaginaire et non d’un cadre. Dès lors, on peut passer à une première étape d’écriture, durant laquelle chacan écrit une phrase, un paragraphe ou un passage durant quelques minutes en fonction de son inspiration. Ces premiers jets sont luz et commentés et on recommence… Chaque itération oriente les suivantes de sorte qu’un compromis se dégage, un fil apparaît, créant une trame ; des passages s’enchaînent, se répondent, s’ignorent…
Les conversations qui « poussent » au fil des échanges et des jours qui passent permettent finalement à des récits trans-individuels de voir le jour, où chaque voix personnelle peut s’exprimer tout en conservant ce fil d’Ariane entre les textes ainsi développés.
Dans le cadre de l’atelier qui ne dure que quelques heures, on ne peut évidemment qu’effleurer les possibilités de cette approche. Nous pouvons tout de même tenter notre chance et espérer toucher l’intrication quantique qui nourrit nos esprits.