Souvenir de Marseille

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October 8, 2022

Suite à notre conversation à Marseille je me suis intéressé à ce phénomène du superyacht taggé à Marseille.

Revue de Presse

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Le superyacht Calex appartient à David Wilson, un vendeur d’automobiles milliardaire dont le nom assez commun peine à le localiser. Heureusement, son navire est lui relativement rare et d’autres personnes se sont chargées de lui tirer le portrait :

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Ce monsieur vend des voitures. Beaucoup de voitures : entre 1985 et 2015, un demi-million, et la même somme moins de deux ans plus tard. Sa compagnie affirme avoir vendu une voiture neuve toutes les demi-heures durant les trente dernières années. Il est le propriétaire de l’une des dix plus grosses concessions automobiles des États-Unis d’Amérique. À ce titre il dispose d’une fortune colossale, estimée toutefois à seulement un petit milliard de dollars – mais au vu de son chiffre d’affaires annuel de deux milliards de dollars, on peut douter des estimations. Sa femme Holly et lui-même ont donné leur nom à l’immense terrain de foot de l’université Chapman à Orange, leur ville de Californie, qui est constitué d’herbe artificielle interdite aux animaux de compagnie, même aux chevaux de course élevés dans ses écuries personnelles. Ses chevaux lui rapportent environ six mille cinq cent dollars par course, pour un total de $15,565,404, dont plus de cinq cent mille en 2022.

Wilson Field

Le célèbre architecte naval italien de Livorno a créé le Benetti B.CENTURY 67M Calex Fenestra FB278, commissionné en juin 2019 et délivré à son propriétaire en mai 2022. Ce navire d’acier de soixante sept mètres de long à superstructure d’aluminium peut accueillir sur ses six ponts couverts quatorze passagers dans sept suites et seize membres d’équipage en sus du capitaine. Il peut traverser les sept mers grâce à ses deux moteurs diesel Rolls Royce™ pour navires dont l’exploitation continue est illimitée (classe 1A), développant chacun mille huit cent quarante kilowatts de puissance à raison d’une consommation horaire totale de quatre vingt huit virgule quatre litres de carburant. Le Calex a décroché au Yachting Festival de Cannes – un remarquable succès pour les quarante cinq ans du plus grand salon à flot d’Europe – le prix du meilleur design extérieur dans la catégories des yachts de cinquante à quatre vingt deux mètres grâce au talentueux Giorgio Cassetta, le plus jeune designer de mégayachts, lors du prestigieux rendez-vous annuel des superriches pour célébrer les nouveautés navales de l’année.

À l’heure de la surveillance globale, traquer les riches est devenu un sport de combat. Le quatorze septembre donc, le Calex avait jeté l’ancre dans le vieux port de Marseille où il pavanait son exubérante luxure à la vue de touz – bien qu’il ne soit que le neuvième plus gros navire sorti de la rade de Livorno et humblement le trois cent trente cinquième du monde. Le Calex est ainsi nommé non pas après le California Labor Exchange et ses « méthodes de recrutement technologiques », ni même une société d’excavation et d’ingénierie éponyme au « statut d’élite », ni encore Calex Manufacturing Corporation, filiale californienne d’un géant japonais des semi-conducteurs qui se targue de développer des fleurons industriels de conversion de puissance électrique, mais simplement par contraction des prénoms de ses filles : Cameron et Alexandra – quel sujet rêvé pour Sigmund ou Jacques, qui ne manquerait pas d’ironiser que les noms défilent. Wilson lui, est un self-made man, un vrai, à l’américaine, comme ce célèbre industriel nippon qui avait commencé sa carrière à cinq ans en achetant une pomme, la frottant sur sa manche pour la faire briller et la revendant deux fois son prix d’achat afin de répéter l’expérience et doubler sa mise ; le patron, dont le navire bat pavillon des îles Caïmans et qui ne jure que par l’éthique et l’intégrité a un éclair honnête : « Prenez les militaires : ils ne recrutent pas leurs généraux à Harvard. Il faut monter tous les échelons. »

Certainement, le gai-luron qui a maquillé le bateau de plaisance d’un facétieux « Souvenir de Marseille » en lettres grasses et sanglantes ne s’attendait pas à rencontrer un tel succès. Si France 3 Régions minimise l’incident (« c’est un fake »), l’acteur immortel Christophe Lambert, qui s’apprête à jouer un terroriste dans une série policière, est lui intransigeant : contre « des lanceurs d’alerte qui n’hésitent pas à interpeller sur le problème du rôle des superyachts et des jets privés dans le dérèglement climatique… Voire à dégrader des yachts », dixit Voici, l’acteur, qui interprétait l’immortel Connor McLeod dans la saga déficitaire Highlander, ne mâche pas ses mots : « Quels cons », déclare-t-il sur Instagrim en réaction à cette supposée « dégradation ». Highlander qui, dans un monde finalement dépouillé de toutes ses ressources participait depuis un bunker au lancement d’un système de géo-ingénierie destiné à réparer le dérèglement climatique de la couche d’ozone, après avoir décapité un supposé dernier concurrent avec son katana, dans le navet inter-minables qui pontait la série testostéronée – car les seules immortelles, c’est bien connu, sont des fleurs – a invectivé l’autaire anonyme de cette farce d’un « Honte à ceux qui ont fait ça », insistant, après avoir appris la supercherie que si c’est un fake, « c’est encore plus stupide. » « Hin, hin, hin », serais-je tenté de dire : là, c’est l’expert qui parle, aussi avons-nous décidé de ne pas laisser le pauvre Cricri dans sa détresse de plaisancier offusqué et récrire l’histoire telle que Kreus et Zahid l’auront vécue avec leurs deux grammes de joie pure, depuis leurs quartiers Nord en cours de désamiantage jusqu’à la barquette marseillaise qui les portera pour repeindre en lettres sanglantes la coque flambant neuve d’une coquille néocoloniale à quatre-vingt-dix millions de dollars. Nous n’arguerons pas de la plus-value d’une telle audace artistique et si, par calcul rationnel et scientifique, l’intrépride bouffon avait déclaré un « jeton numérique fongible » (NFT) sur son hilarant digitag, il serait en mesure de racheter sa faute et le bateau défiguré à son néanmoins heureux propriétaire californien qui n’en n’a pas besoin pour se rendre jusqu’à ses écuries en Kentucky ou visiter sa famille en Iowa.

Dévastation et pillage

« — Kreus, vise un peu ce qui vient de tomber sur mon feed. »

Kreus n’en croit pas ses yeux. Les deux amiz s’esclaffent et rient toute la matinée en suivant la déferlante qui se propage comme un tsunami sur les médias sociaux, d’Instagrim à Twatter, de Fakebooz à MissAnger. « Partout », « tout le monde » semble ne plus parler que de la « dégradation » d’un navire mouillant au vieux port de la cité phocéenne, si belle, qui aurait reçu, sans doute pendant la nuit du mercredi au jeudi, le camouflet d’une inscription criminelle sur son tribord flambant neuf auparavant d’un blanc pur immaculé : « SOUVENIR DE MARSEILLE » ; un sabotage qui porte bien l’accent local et dont l’autaire est évidemment Dégun. Et à grand coup de pouces frénétiques, on se demande 1) qui a bien pu faire ça, sa mère, c’est trop génial, LOL et 2) si c’est bien vrai, mais non ROFL, c’est un fake y’a pas d’reflet de la peinture rouge dans l’eau et t’as vu la taille du graph ? Malgré les preuves irréfutables de la supercherie, les commentaires continuent d’affluer, comme si la vérité n’avait plus aucune voie pour s’imposer une fois que le mensonge eut posé le pied bot, ce pied botté au talon qui claque dans la masse islamo-gauchiste voire Qonspirationniste adoratrice de frisson et de régalo-cannibalisme – ou, comme on dit pour arrondir les angles : eat the rich. Il faut bien avouer que l’idée même de transformer un méga-yacht tout juste mis à l’eau en cliché de carte postale, c’était tarpin dégaine, et plutôt un beau cadeau fait aux amateurs de chaise e-sport et souris spécial gaming ; et quelle barre on s’est tapée ! Le souffle court, le ventre bien serré, les larmes aux yeux d’avoir trop ri… Le fou-rire petit à petit s’éteint sur quelques soubresauts de soupirs puis le calme revient, plongeant les deux amiz dans un monologue intérieur. Zahid sèche une dernière larme et observe Kreus dont le regard noir et brillant éclaire toujours un sourire contagieux. Kreus est en train de tripoter sa boucle d’oreille, signe d’une intense concentration. Zahid rompt le silence : « Chiche ? ».

« — Zou ! » Ce soir c’est « dévastation et pillage ». On dévale la Traverse Cade en silence, chacan dans son mobile pour prévenir les collègues. On déboule sur la savonnerie. Une petite tchatche avec le pizzaiolo pendant qu’il nous prépare une vraie pissaladière. On descend l’avenue Ansaldi devant le Margeray puis à droite sur Raimu. La cité des Flamands crache son sale son d’aspirateurs. Le numéro deux, on dirait un Christo, emballé dans du plastique en mode désamiantage. Avec tout le boxon que la SOLEAM nous fout autour de la Plaine, il faut réhabiliter les cafoutchis ripoux des quartiers Nord, nos quartiers périphériques, pour y esquicher les pauvres essorés du délabrement volontaire du centre ville. À regarder les Flamands j’ai failli m’enfler sur une trottinette posée comme une merde au milieu du trottoir. Kreus fourre sa part de pissaladière presqu’entière dans la bouche pour libérer sa main droite qui file dans la poche arrière de son jean après avoir savamment traînée sur son futal pour retirer l’abondance de graisse et ressortir armée d’un gros marqueur noir. Le geste bien net de l’habitué des contrôles de police qui te surprennent alors que tu es en plein roulage de splif. « Vos papiers siouplé », oui bien sûr, ils sont là dans ma poche arrière et hop, le mélange disparaît de ma paume et hop, portefeuille dégainé, t’as rien vu tocard. Avant d’avoir fini de mâcher sa pissaladière, Kreus a déjà recouvert le code QR de la trottinette électrique. J’accélère mes mâchoires et j’avale tout rond avant d’emprunter la mobilité douce : en descente, pas besoin d’insérer des pièces, c’est partie gratuite. Kreus va déposer le carton dans une poubelle, faut pas déconner, ici on est propres, et m’enlace en montant sur la bécane qui commence à siffler sa complainte de robot abusé. Le vent nous fouette le visage et le truc nous emmène en klaxonnant jusqu’au théâtre du Merlan où on l’abandonne en vrac, peu avant le commissariat du 14e. On finit à pied en se marrant, direction arrêt CC Le Merlan. 11:27, on a du bol : le bus 34 arrive en même temps que nous. C’est bon signe, ça nous encourage. On monte dedans, bonjour m’sieur sans biper, ils nous fait un signe de tête, c’est pas son taf de nous contrôler.

Une demi-heure plus tard on est sur la Plaine. Béa et Lulu nous y attendent déjà, les mains dans les poches. Elles ont laissé les pots de peinture dans la caisse un peu plus loin, garée en double file. On ne traîne pas. Direction l’anse du Pharo, Tosh bosse au chantier naval, il a une barquette pour nous, une vraie de vraie en bois comme les napolitaines, avec un capian comme un gros vié, on dirait un Goomba de Mario. On ne sera pas trop de quatre pour manœuvrer les sept mètres de la Petite Mère. Lulu a tout prévu : la peinture rouge, les rouleaux à long manche, les combinaisons de peintre, enfin, en blanc ce ne sera pas très discret. On charge tout sur la barquette et on va croquer un bout sur le vieux port en observant la cible. On ne voit pas beaucoup d’activité sur le pont. Soit ils profitent des six ponts intérieurs, soit ils abusent de notre ville. On attrape une glace pour faire durer le plaisir puis on fonce à la plage des Catalans pour pionser et se reposer avant l’action. On mate le coucher du soleil sur le Frioul avant de remonter vers le Cours Ju prendre l’apéro. La soirée passe, on se refait le plan dans tous les sens. On sent la nervosité monter, on la dissout dans le jaune, mais pas trop pour être canéz, manquerait plus que ça.

Les bars sont fermés, le vent souffle sur le vieux port comme si un train nous passait dessus. Avec ce temps il n’y aura bientôt plus dégun pour nous distraire. On attend quatre heures avant de s’embarquer sur la Petite Mère. On sort de l’anse du Pharo vers la Réserve. Dégun. Le vent nous pousse vers le vieux port. On passe la Tour du Roi René, en essayant de rester le plus possible dans l’ombre. La chance nous sourit : le vent baisse et nous pousse, des nuages couvrent la lune, toujours dégun, on dirait que tout le monde s’est donné le mot pour nous foutre la paix. L’univers conspire avec nous. On s’approche peu à peu de la cible en longeant le plus possible les bateaux amarrés pour s’en servir comme écrans contre d’éventuels curieux. Côté pif, on a connu mieux : les relents de gasoil commencent à nous saisir les narines. Plus que cinquante mètres à parcourir, on longe la coque du Calex à tribord. On entend comme une boîte de nuit à travers la coque : ils ont l’air de bien guincher là-dedans. « — Mais non, t’es ouf, c’est le bruit des moteurs. — Mais pourquoi serait-il en marche si le bateau est à l’arrêt ? — Et l’élec, tu crois que ça vient d’où ? C’est ça la ‘Classe 1A’ : toujours en marche. » Lulu laisse échapper un rire nerveux. Kreus colle un coup de pagaie sur la coque. On ne bouge plus, attentiz au moindre bruit. Fin prêz : on sort les rouleaux, débouche les pots. C’est parti ! Peindre avec une perche de quatre mètres sur un rafiot qui tangue avec des rouleaux qui dégoulinent, c’est pas gagné. Mais on reste concentréz, poc a poc. Le plus dur c’est de ne pas mourir de rire. Souffler, inspirer, lever les bras, positionner le rouleau, jeter un œil à gauche, attendre la vague, poser le rouleau, descendre ; la perche se cogne au fond de la barque. Gaffe ! On reprend. Une lettre après l’autre. Lulu marmonne un truc que je ne saisis pas. La sueur vient me brûler les yeux, j’ai du mal à évaluer les distances, déjà qu’avec les lumières des réverbères au loin impossible de faire le point.

« — Va falloir le faire plus petit ton M si tu veux que ça rentre. » La foutue montée d’adrénaline me colle quasiment à terre — sauf que la terre, c’est l’eau, et si Lulu n’avait pas anticipé ma surprise je serais à la baille. La Bonne Mère tangue un peu trop, alors on s’assied touz. Une ombre sur le ponton reprend son monologue. Elle est à contre-jour, si on peut dire à cette heure-ci. « Vu d’ici, tu montes un peu trop. Faut te repérer sur la ligne de flottaison ». On se regarde en fronçant les sourcils derrière nos masques. La voix de l’ombre semble avinée et reprend son monologue tandis que nous restons figéz entre reprendre et déguerpir. « Allons, on va pas y passer la nuit ! Faut se dépêcher, sinon on n’aura pas la photo d’hier à prendre demain matin. » Lulu hausse les épaules et me chuchote de continuer. Après tout le type n’a pas l’air agressif et continue de commenter comme si c’était normal qu’on ne lui réponde pas. Sa station est aussi instable que la nôtre, sauf qu’il est sur la terre ferme, ce qui indique un taux d’imbibation avancé. Je reprends. Arrivé à MARS, voilà notre ombre qui commence à élever la voix : « C’est pas tous les jours qu’on voyage dans le temps. Moi j’ai déjà vu le tag, je sais ce que vous faîtes. Et je peux vous dire que ça marche, parce que c’est déjà fait. » Il joint le geste à la parole et manque de trébucher, entraînant comme un geste des miens dans sa direction : tout ça pour dire que s’il y a un gros point en bas du premier E de Marseille, c’est parce qu’à ce moment-là, j’ai du compenser le mouvement de la barquette en prenant appui sur le rouleau et voilà, ça a dégouliné. Pas grave. Le type continue, un coup à marmonner dans sa barbe, un coup à nous encourager, un coup à gueuler que les martiens sont parmi nous et qu’il les a vus. On commence à transpirer sévère sous les combinaisons, les tempes pulsent de la vapeur plus que la locomotive dans L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat de Louis Lumière. L’équipage a pris le coup d’avancer au rythme de l’écriture, L, L, E. Vé, on s’arrache comme un hors-bord sous les rires démentiels de notre témoin oculaire ; « Je les ai vus, ils sont parmi nous ! »

Avant d’avoir repris nos esprits, on a remis la barque où on l’avait prise. Tout le monde reste silencieux, comme si on pouvait encore foirer ce truc de guedin. En fait, on n’y croit pas, pas encore. Le soleil est loin d’être levé, mais déjà un gabian nous regarde avec son air chanmé, prêt à nous dénoncer s’il pouvait cafter, perché sur un réverbère dont l’éclairage s’atténue dans les premières lueurs de l’aube. Merde ! On n’a même pas pris de photos ! Quelle bande de bestiasses, sérieux… Si ça se trouve, quand on se réveillera ils auront déjà nettoyé à coup de Kärcher. Ni vu ni connu. Heureusement qu’il y avait ce type, le seul qui pourra dire : « Je les ai vus » et nous porter à la postérité. Enfin, s’il se souvient de quoi que ce soit après sa gueule de bois. On se regarde, on se tasse dans la caisse de Lulu. Béa renâcle, couvre le pare-brise de positllons, craque, on craque touz. PTDR. On l’a fait sa mère. On a tourné ton gros délire de cacou en vieux cliché de mariolle. Vé, ça te fera un beau souvenir de Marseille. Des barres, je te dis, des barres. Depuis, c’est le déchaînement partout : des experts s’invitent sur des plateaux pour décortiquer le terrorisme domestique. Les insultes pleuvent, l’incompréhension est totale. Les gens autour de nous en raffolent. Cela n’a aucun prix. Cela ne compte pas… Nous nous contentons de croiser nos regards sans ciller, avec la satisfaction de savoir, de se reconnaître, de se sentir fortz, de faire partie de la résistance, d’avoir laissé des signes qui inspirent. La peur a changé de camp ; l’euphorie aussi.

L’année dernière, les ventes de superyachts neufs ont battu tous les records : entre trente et quarante mètres, elles ont doublé ; entre soixante et quatre vingt mètres, presque triplé. Dans son édition du vingt quatre septembre suite à une action qui renommait à Antibes le « quai des milliardaires » en « quai des criminels climatiques », La Provence rapporte les paroles du porte-parole d’Attac, une association qui revendique l’interdiction des jets privés et des mega-yachts, le bien-nommé Raphaël Radeau : « Il est inadmissible de demander des efforts aux précaires quand on ne fait rien contre les ultra-riches. » On a pu voir la gueule de notre témoin providentiel sur un spot de trois secondes au JT local. Il s’était vanté d’avoir tout vu, du coup la police l’a interrogé et a même voulu l’inculper pour complicité. « Complicité de quoi ?, a-t-il déclaré face à la caméra, dévastation et pillage ? Je suis docker, mon père était docker, mon grand-père était docker, il a vu en 1930 Mussolini sortir sa loi inique, il a combattu les fascistes et leurs collusions avec les riches industriels, et vous vous faîtes quoi ? » Il l’ont condamné pour outrage à agent dans l’exercice de ses fictions. Une manif en soutien à Vincenzo Vecchi a eu lieu à Marseille le 24 septembre, une autre le 11 octobre. Le Calex est reparti à Livorno pour des ajustements. À qui le tour ?

FIN