Interférence Artificière

Le regard se promène dans un noir d’encre dont aucun bruit ne sourd. Aucune pression du sol ; seul un vol silencieux se déplace sans vent. Les chiffres d’une horloge numérique flottent dans l’air absent, 00:49 en rouge comme la brûlure du soleil dans l’obscurité totale. Plus loin d’autres chiffres, verts, indiquent 00:54. Le regard se retourne pour constater : 00:50. Près de quatre minutes séparent les deux horloges, la rouge et la verte. Mais la verte à présent indique 00:27. La rouge n’est plus là. Tout autour s’imposent d’impénétrables ténèbres d’où seulement se détachent les chiffres sinoples mystérieux d’un passé simple tout récent ; ou bien aura-t-il été un futur antérieur perdu à jamais ? Le regard cherche en vain des mains pourtant présentes. L’horloge rouge reparaît : 00:01 ; puis, sur l’affichage à sept segments, quatre barres de cristaux liquides cochent soudain : 00:00. Surpris, fouetté d’une pulsion d’adrénaline le regard s’ouvre, toutes pupilles dehors, sur l’aube à peine naissante. Une inspiration longue rassemble les esprits tout en estompant les images en dérive de la persistance rétinienne. Ne reste que la sensation suspecte d’un voyage dans le temps. Tic tac tic tac tic tac… Le regard se pose sur le réveil analogique dont la trotteuse court sans accroc sur le cercle en pointillés phosphorescents et emporte à son passage les deux aiguilles égreneuses du temps à leur zénith : il est minuit. Par la fenêtre, l’éclairage public, bien trop intense, maintient un halo de mangue reflété par un ciel uniformément lisse. Une fois le rideau tiré, le corps retourne s’allonger. L’horloge, implacable, annonce : vingt-deux heures vingt-trois.

C’est un rêve qui commence dès que tu ouvres les yeux. Parfois ton corps ne décolle pas et tu restes interdix dans une lueur cinglante et tu refermes les yeux sans commettre l’erreur de devenir an ange. La présence seule devient lumière aveuglante pour l’ennemi défait. Le peuple se tient debout, les ancêtres s’expriment par la force du regard, doux pourtant sous les sourcils froncés. Rien n’est plus que la déferlante foule à l’assaut intrépide de palais en feu. À quel moment se rend-on compte que les commentaires précédents ont été générés pas une « intelligence artificielle » ? À quel moment se dit-on que notre propre commentaire humain, trop humain, offre une réelle valeur ajoutée à la quantité de non-sens accumulé pour faire semblant ? Semblant d’une activité humaine. La version numérique de brasser du vent : faire interagir des programmes entre eux, au cas où un humain viendrait y fourrer sa nonchalance. Tout ce qui n’est pas écrit n’existe pas. Donc tout ce qui n’est pas lu n’est pas là. C’est la logique de l’IA, qui n’admet que ce qu’elle a déjà lu.

Il est des expériences dont on ne parle pas, qui, comme des rêves, sont tellement étranges qu’on ne peut leur donner sens sans faire s’effondrer les fondations mêmes de la réalité. Si tu ne me crois pas, en voici une qui m’est arrivée hier. J’étais assix à ma table de travail devant l’écran sous la lumière vive de la lucarne au-dessus de moi. Une abeille s’est mise à virevolter devant moi, tout près de mon visage. Presque immédiatement je cessai de taper sur le clavier. Je dus ajuster mon regard afin de la voir nette, abandonnant au flou ce qui m’occupait jusqu’alors. J’observai quelques secondes sa danse ininterrompue au bourdonnement pressant. Je me levai doucement et montai sur l’escabeau pour lui ouvrir la lucarne. Je redescendis aussitôt et me rassis pour ne pas perdre le fil de ma pensée. L’abeille, reconnaissante, fit quelques tours de moi avant de s’envoler vers l’azur. Bien sûr, il est exagéré de prétendre que l’abeille fut « reconnaissante » : c’est là mon interprétation et an physician pourrait sans doute trouver une explication rationnelle liée au vent, au vortex créé par le courant d’air du à l’ouverture de la lucarne et au mouvement de mo corps, entre autres facteurs, entre autres causes. Il est tout aussi exagéré de dire que l’abeille s’envola vers « l’azur », car la couleur du ciel nous vient de la relation fort humaine entre le voyage des photons et la danse qu’ils engagent avec nos rétines ; ou celle, fort industrielle, de la cire lasse du plafond bas qui nous cache le ciel, incendié des lueurs blafardes d’étoiles agonisantes empalées au bord des avenues et jusque dans les ruelles, à la vue et à l’insu de touz, noyées d’indifférence. Et quand bien même les photons ne voyageraient pas ni ne danseraient, nous serions bien embêtæs de chercher une cause à cette virevolte : n’est-ce pas là un message à la mode des abeilles, indiquant leurs passages et leurs déplacements ? « Regarde-moi, semblait-elle interpeller, je me place devant toi et je sais que tu me verras. Toi dont le jardin est rempli de fleurs tandis que celui de tes voisins reste infertile, ne donnant qu’un ras gazon cramé, incapable même de retenir l’évaporation. Je te vois et reconnais en toi an interlocutaire. Reconnais-moi, messagère des fleurs, accoucheuse des plantes, ici et maintenant prisonnière de la verrière immense de ta ruche : ouvre-moi le chemin de la lumière pour que le vent me porte à nouveau, lui qui s’est tu sous to toit. »

Imaginaire et langage savent nous entraîner dans l’élan du merveilleux. Ce que ne savent pas faire ces chemins statistiques qui rasent les mottes et goudronnent tout pour ne laisser que l’absence des traces d’une fécondité réduite à des ersatz insipides. En fait, c’est moi qui ne comprends pas : plus j’essaie et moins je comprends. Je me sens totalement idiox. Les mots jouent contre moi. Je suis définix par cet extérieur oppressant qui ne veut de moi que des mensurations. Si tu marches sur la tête, tu vois le monde à l’envers. Enfin, c’est ce qu’on dit. Moi, le monde, plus je le regarde, plus je vois des semelles qui flottent dans un air vicié de chaussettes made in Datang. À ce niveau-là d’absurdité, les têtes sont sous terre, on dirait des autruches qui montrent leur cul en croyant avoir disparues de la surface. Un petit clou sur les cravates et hop, les têtes resteraient coincées près du sol à s’étrangler. Peut-être que ça leur ferait du bien de respirer les pots d’échappement comme ces pauvres gosses de bobos dans leurs poussettes tous terrains. Je m’endors. Je rêve. Dans mon rêve, les persécuteurs de la vie sont impuissants.

Le jour, je le passe à pisser du code, c’est comme ça qu’on dit dans le jargon. Les pissaires de code feront long feu – déjà les IA nous proposent du code à partir d’une description sommaire des fonctionnalités requises par le project owner. Le propriétaire du projet : c’est ainsi tout un monde exclusif qui se déplie, qui cherche à se déployer au-delà de nous, sans nous, qui nous est hostile. Comme lorsqu’au milieu d’un rêve on se réveille en sueur, le cœur battant, sans comprendre la raison de cette soudaine lucidité : on ne peut lever la tête, alors on tourne, prisonniaire des draps bordés de tous côtés ; on étouffe. Puis on émerge des draps dans l’air moite de la chambre comme on surgit des flots après une longue apnée, les poumons brûlants. L’IA est cet idiox qui n’y connait rien et offre avec suffisance des « solutions » hors-sujet, mais qui apprend bien vite à arpenter le code et qui, dès le lendemain, revient avec la moitié du travail de la saison terminé. Au début on se marre de la naïveté de ces lignes, puis on se rend compte : l’IA n’est pas naïve, comment arrive-t-on à lui prêter des traits humans ? Bientôt on réalise que l’IA absorbe nos corrections comme autant de conseils d’an maîtrex. Puis on s’inquiète de la qualité de ce code ; non, on devient suspicieuz de potentielles erreurs ou pire : on se met à craindre les backdoors, ces portes dérobées qui, subrepticement, pourraient offrir à l’ennemi des vulnérabilités composables dont il pourrait tirer partie pour nous nuire. Enfin, cela devient patent : nous sommes en train de coder notre obsolescence. Car l’IA ne sait rien, rien que ce que nous lui apprenons.

Les doigts survolent le clavier par petites touches qui lancent un bloc presque blanc sur un fond presque noir. Aux lettres succèdent les mots et les phrases et bientôt tout fait sens ; les pupilles réduites à deux points sombres masquent les rétines des assauts hyper-lumineux des écrans ; lorsqu’on lève les yeux, la nuit est déjà là. Sous les néons du plateau vidé de sa grouillance diurne on acquiert vite le bronzage LCD, cette transparence de la peau qui fait ressortir les veines comme des cartes routières sous la neige et donne au regard le cachet exotique des pandas ou des vampires exsangues. Vient alors l’insomnie, l’ennemie du rêvaire, qui lu rend incapable de passer de l’autre côté. Mais contre l’arêverie, c’est ainsi que je nomme l’absence de rêve, j’ai une méthode : premièrement, dormir ; deuxièmement, rêver en conscience ; troisièmement, prendre le contrôle du rêve. Pour cela quelques rituels m’aident à profiter pleinement de mon activité nocturne paradoxale. Pas d’écran après 22h ; une tisane avant de se coucher afin de garantir une bonne hydratation, et éventuellement provoquer le besoin d’uriner pendant la nuit : ce réveil permet de fixer les rêves dans le carnet que je conserve à côté du lit. Parfois j’y note des choses que je ne parviens pas à relire, ou pas à comprendre. Comme ce passage de l’autre nuit : « Diffraction des corps ondulatoires, tels respiration, provoque (illisible) kaléidoscopes fractals convexes. »

Ce matin nous avions touz reçu un message de la direction – c’est-à-dire l’équipe mieux payée qui donne les ordres en espérant que nous-autres ingéniaires saurons plier la réalité à son exigence, bien souvent hors de ce monde – qui nous annonçait en grande pompe un contrat faramineux avec le secteur pharmaceutique, « débouché rêvé pour notre Cassandre. » En lisant le message, un filet de sueur froide se mit à geler l’air autour de moi. Un regard furtif lancé à l’entour me confirma un malaise dans le personnel. Je me levai pour décrisper mes muscles en marchant tête baissée vers la machine à café. Le Collectif Assistant Anthropomorphe, Cassandre, est le programme sur lequel je travaille depuis maintenant trois ans. J’ai rejoint une équipe de vingt-six personnes considérées par la direction comme l’élite de notre compagnie. Depuis, notre effectif a triplé. Nous avons dû déménager dans un bâtiment, surnommé « Troie », à l’écart du reste des employés. Nos bureaux se trouvent à présent au-dessus du centre de données ultra-sécurisé qui abrite Cassandre. Seule notre équipe y a accès, nous avons même notre propre cantine afin d’éviter de nous mêler au « reste des troupes » qui nous regardent avec envie et une once de dédain tendance guère froide voire carrément brûlante ; c’est le second message de la direction qui nous offre une flotte de voitures – cette fois-ci électriques. Cela n’a évidemment aucun rapport avec la récente campagne de sabotage des véhicules hybrides de notre équipe : pommes de terre dans les pots d’échappement, sucre dans les réservoirs… Des SUV de fonction des ingéniaires aux Porsche de la direction, tout y est passé. Une salve d’applaudissements efface le malaise lorsque notre directeur numérique, monsieur « appele-moi Tintin » Lacroix, fait son entrée sur le plateau suivi d’un chariot rempli des clés des quatre-vingt véhicules aux couleurs de notre entreprise parfaitement alignés sur le parking au pied de notre bâtiment. Quelques haussements d’épaules de rares ingéniaires agaçæs d’une si futile interruption ne parviennent pas à déjouer le succès de cette opération de séduction de la direction. Je serre dans ma main mon Flipper Zero : il y a là matière à jouer. Le simulacre est total. Le directeur fait l’appel comme à l’école et, l’an après l’autre, les ingéniaires du plateau viennent recevoir les clés de leur nouveau bolide, un bijou technologique dernier cri, l’équivalent d’un an de salaire – beaucoup plus si vous ne faîtes pas partie de notre équipe, beaucoup moins pour les chefz et les seniorz. Lorsque l’an d’entre nous manque à l’appel, un silence pesant remplace le brouhaha des gigotements excités ; des regards nerveux s’échangent, le directeur technique parle à l’oreille du directeur tout court ; on passe au nom suivant qui s’empresse de rejoindre le saladier des clés. Lorsque mon tour arrive, je ne suis plus là : je sais bien que je retrouverai le porte-clés dans mon casier personnel, comme touz çauz qui n’auront pas joué le jeu ; nous aurons seulement raté les tics nerveux du directeur devant le manque d’unanimité face à sa mise en scène. Mais quel hacker laisserait passer l’opportunité de mettre la main sur un puissant système informatique qui fait partie d’un réseau grandissant et semble destiné à devenir un standard des véhicules autonomes ? J’entends bien le partager avec ma communauté de reverse-engineering pour en découvrir les plus minces détails.

Bientôt l’excitation des premiers jours est passée. Ma caisse reste au garage : non pas parce qu’elle ne roule pas, mais parce qu’en tant que cycliste disposant de toutes mes facultés physiques, je préfère venir au taf en vingt minutes, transpiranx, qu’en gâchant de l’énergie nucléaire pour transporter mes cinquante-six kilos dans une tonne-et-demi de métal et deux heures de bouchons. En fait, mon premier geste en arrivant en ville fut de vendre ma voiture. Je me faufile entre les voitures à l’arrêt avec agilité. Parfois, lorsqu’elles occupent tout l’espace et qu’on ne peut même plus rouler sur la chaussée, un coup de pédale me propulse sur leurs toits où je laisse des traces humides, volant de l’une à l’autre sous une volée de klaxons et d’insultes. Au feu rouge suivant, je me cale dans l’espace exigu réservé aux deux roues. Sur ma droite, un corps mou au regard éteint dans un visage pâle et hirsute, fondu dans le trottoir qui l’avale et le mur gris qui le soutient, tient un panneau écrit à la main sur un carton défraîchi : « je coderai du HTML pour un repas. » Cette ruine du dot crash me griffe le cœur, mais j’ignore si c’est la période faste qui l’avait précédé que je regrette ou le fait que ce blanc-bec prenne la place des nombreuz immigræs qu’on a trahiz en les invitant à participer à la croissance économique avant de les jeter comme des malpropres sur les trottoirs des villes, puis dans les zones interlopes : Z.A., Z.I., Z.E.P. et Z.U.P. où als ne côtoient que des camions conduits par des personnes également invisibilisées, également menacées de les rejoindre parmi les décombres du capital. J’envoie une poignée de clés USB dans son chapeau : Goodfet, Rubber Ducky, Bash Bunny, O.MG, et un Kali OS, en espérant qu’il respire de nouveau. Et puis, à vrai dire, mon Flipper Zero s’est entiché de la bagnole et je laisse tourner des programmes qui analysent le bouzin en espérant découvrir des failles de sécurité à exploiter.

La gronde contre le parking peuplé de robots a gagné toute la grille des salaires de la boîte – les plus élevés se plaignent de ne plus pouvoir y laisser leur véhicule sans risquer une dégradation, les autres de n’avoir pas de véhicule de fonction à y mettre. Les syndicats ont même appelé à la grève. On les voit défiler et parfois bloquer l’entrée du parking, ce qui n’agace plus les membres de l’équipe Cassandre. Les grévistes ont bien tenté de saboter les bornes de chargement, mais elles étaient réparées avant l’arrivée des premiers employés de l’équipe, si bien que les sabotages sont restés des rumeurs, comme si Cassandre, seule, gardait la primeur de ses prédictions défaitistes. Je lève parfois les yeux sur les hélicoptères qui, en représailles, ont adopté le toit de l’immeuble pour faire la nique aux rampants desquels ils restent hors d’atteinte. Rapidement, les mouvements de grève s’essoufflent et les vacances d’été viennent y mettre un terme. J’espère qu’à l’automne elles reprendront de plus belle.

Je jette un œil à ma montre-calculette, une vieille Casio de 1984 : le péché mignon des geeks de mon genre. Elle indique 13:33. Il s’agit en fait d’une Goodwatch, un remplacement matériel du circuit originel qui ajoute des fonctionnalités utiles aux radio-amataires. Je l’ai assemblée moi-même à partir des instructions compilées dans l’excellente documentation. Elle est reliée à une HackRF branchée sur mon PC de bureau : cette radio numérique émet le mieux sur les bandes de 2150 à 2750 MHz, pile ce qu’il faut pour causer aux ordinateurs à roues qui vont participer au spectacle de fin d’année qui commencera d’ici quatre minutes. La machine à café bipe une fois de plus, mais c’est la trépidation du type derrière moi qui m’incite à prendre mon gobelet rempli de liquide noir fumant et lui laisser la place.

Mes pas me mènent lentement vers le couloir qui longe la baie vitrée donnant sur le parking. Je ne voudrais rater le début pour rien au monde. Je pose mon gobelet sur l’une des tables hautes qui offre une belle vue sur le parking. Ma montre indique à présent 13:36 et je positionne mes doigts sur les boutons du clavier. Lorsque 13:37 apparaissent, je lance le programme. La radio de la Goodwatch envoie ses ordres Over The Air. Chacune des quatre-vingt automobiles fait briller ses clignotants comme un seul être en réponse à la salve de signaux d’ouverture des portières. La coordination des lumières attire immédiatement quelques regards. Je me détends : le protocole fonctionne et l’on va pouvoir s’amuser un peu. La HackRF n’attendait que cette série d’ordres pour déclencher le programme chorégraphique que Cassandre a concocté pour notre plaisir. Grâce à la commande groupée de la flotte, arrivée en grande pompe trois mois plus tôt, le Flipper Zero n’a eu aucun mal à cloner l’ensemble des clés : prendre le contrôle de tous les véhicules a été un jeu d’enfant. À présent, quatre rangées de vingt voitures forment un ballet inédit qui fera regretter à monsieur « Tintin » d’avoir rendus inopérants les sabotages à la patate et au sucre en déboursant près de dix millions d’Euro en véhicules de prestige.

Un concert de klaxons finit de coller aux vitres l’intégralité du plateau, provoquant une grève sauvage, improvisée et inattendue. Les vagues de phares suivent les ouvertures et fermetures de coffres. On dirait le clip d’une pop star sur le retour espérant un effet Madonna sur ses ventes d’albums en chute libre. Les moteurs se mettent à rugir tandis que sortent quelques conductaires affolæs : certans insistent à presser vainement le bouton de leur porte-clés, comme si als ne savaient pas qu’il était trop tard, que le programme était lancé et déroulait inexorablement ses algorithmes préparés avec une précision monomaniaque par le fruit de leurs imaginations. Mais la plupart sont programmaires et restent coiz en se demandant ce qui peut bien causer une chose pareille. Les voitures quittent leurs places en ordre serré, à la queue leu leu, tournant dans le parking selon des figures parfaitement opérées. Derrière la baie vitrée, des ordiphones suivent le ballet de leurs caméras, des regards inquiets se croisent et des interjections euphoriques ponctuent les manœuvres au millimètre des robots sur le parking. En bas une foule s’amasse, incrédule. Les agents de sécurité tentent de circonscrire les badauds tout en écoutant des ordres contradictoires sur leurs radios. En quelques minutes, ce sont des centaines de personnes qui assistent, impuissants, au ballet impossible des automobiles possédées par Cassandre. Nos millions de lignes de code et nos années d’expertise se déploient sous nos yeux médusés. Je ne peux m’empêcher un sourire à la vue de ces colonnes de métal tournoyant sans transporter personne. Je repense à ces images surréalistes mais pathétiques de l’une d’entre elles flottant dans le silence de l’espace en direction de Mars. Des cris, des « oh », des « ah » s’agitent dans le couloir, inspirés du bruit des pneus qui dessinent des cercles sur l’asphalte, Cassandre sait bien s’y prendre pour captiver son audience. Je ne peux qu’en être fierx. Les vitres baissées envoient à 100 dB la Marche des Walkyries – une petite contrainte suggérée par Travis autour d’une pinte d’IPA, pour l’effet dramatique – mais l’effet Doppler rend le concert particulièrement inaudible ; on ne saurait distinguer ce que les robots disent. Lorsque les véhicules, rangés en lignes compactes, commencent à cramer du pneu en faisant ronfler leurs moteurs, tels des gladiateurs prêts à en découdre, on entend des gémissements et des imprécations à des entités surnaturelles ; lorsqu’ils s’élancent les uns contre les autres sonnant la fin du spectacle, dans un rugissement de métal froissé et un nuage de fumée, un incendie fait rage sur le parking, les humains semblent sur pause, gelés dans une torpeur suspendue entre stupéfaction et frayeur. La fumée blanche des frictions fait place à celle, ténébreuse, des batteries en proie aux flammes.

Un applaudissement rompt le silence hébété de l’étage ; d’autres se joignent pour replacer l’insolite événement dans un ordre spectaculaire acceptable, ou peut-être pour commémorer l’immense gâchis de matière brute qui vient de se dérouler devant nous. Je minimise le choc en me disant qu’à la sortie de l’usine, ces monstres avaient déjà consommé 80% de l’énergie de toute leur carrière y compris les charges nucléaires ou éoliennes dont ils sont si friands – allez, au vu de leur courte vie, disons 95%. Je sonde les regards qui seraient habités d’une illumination spécifique, indice de la réalisation que ce cataclysme dehors est effectivement lié au ballet dedans qui nous anime touz : Cassandre, mais en vain. La chose est tellement improbable que personne ne semble capable de faire le lien. Après tout, Cassandre a été dressée pour identifier des molécules… Ce n’est que le lendemain, une fois les épaves enlevées et le parking déserté qu’on pourra apercevoir, si on les reconnaît parmi les restes calcinés et en marge de la tâche noire délimitant l’incendie paroxysmique final, les formes de représentation de molécules médicamenteuses, tracées au pneu brûlé sur le macadam par l’intelligence artificière. Un bruit de klaxon insistant me rappelle à la vie. Ma mâchoire engourdie fait compète avec l’alignement improbable de mes vertèbres cervicales et du haut de mon crâne raboté à la tronçonneuse. Mes yeux font le point sur l’écran muet qui n’indique en dernière ligne qu’un résultat médiocre : temps écoulé 12:25:32.403, zéro vulnérabilité découverte. Je me lève doucement en dépliant les osselets entassés de mon corps ensuqué et m’étire vaguement en collant un coup sur une bouteille vide de whiskey qui traîne à mes pieds, emportæ par la douleur qui monte en barre derrière mes yeux exorbités. Je me réfugie dans mon lit avant que le réveil ne me renvoie trop vite à la dure réalité.

Mon vélo crève en route. Évidemment je n’ai pas de chambre à air de rechange. J’arrive une demi-heure en retard par les transports en commun, traînant ma bécane, toujours avec le crâne qui tonne. Comme toujours, le parking est plein d’une variété de bagnoles en plus-ou-moins bon état. J’arrache une affiche de sous un essuie-glace : il s’agit d’un flyer contre la « ségrégation écologique des voitures : non au Crit’Air arbitraire ! » ; c’est juste, mais la rhétorique me déplaît et, comme piétan, je ne me sens pas particulièrement emballæ par l’argumentaire ; le papier, roulé en boule, atterrit dans une poubelle sur mon chemin. Trois points. Selma et Corinne m’accueillent en me lançant le bonnet vert réglementaire pour protéger les cheveux en me lançant des éclairs : « — on a pointé pour toi », grogne Selma en clignant de l’œil. Elle saisit mon vélo pour le ranger dans le box pendant que je passe rapidement mon uniforme de protection. « — Tu as encore l’air d’avoir passé la nuit sans dormir, ajoute Corinne. — Oui, je n’ai encore rien trouvé. Mais je ne désespère pas. » Corinne pose une main encourageante sur mon épaule puis enchaîne : « — Allons, ne traînons pas. Nous avons sept étages à couvrir, et autant de corbeilles à vérifier. — Sans oublier les imprimantes et les copieurs. Il y a toujours quelqu’un pour oublier un document compromettant là-dedans. Au fait, vous avez eu des nouvelles de l’URSSAF ? — Oui, A. est prête à mordre. Encore quelques jours et le dossier contre Lacroix va faire reculer ses partenaires. Ce sera la fin de Cassandre. »

Nous prenons nos balais tandis que le parking se vide et nous dirigeons vers l’ascenseur de service, dont les portes se referment sur notre silence. Alors que les chiffres des étages défilent lentement, je reprends la parole. « — J’ai fait un rêve étrange la nuit dernière… J’étais l’an d’entre auz, l’an de ces ingéniaires qui travaillent à ce programme d’IA. Nous recevions touz de Lacroix une voiture électrique – c’était pour remplacer celles qui avaient été sabotées le mois dernier. — Es-tu certan que c’était un rêve ? Pour jeter l’argent par les fenêtres, Lacroix est fort ! — À condition que cela retombe dans ses poches ! — C’était plus que ça… Je parvenais à prendre le contrôle de la flotte pour la transformer en ballet auto-destructeur sous la direction de Cassandre. Des dizaines de voitures autonomes roulaient ensemble jusqu’à ce qu’elles s’entrechoquent. C’était à la fois jubilatoire et dégoûtant. Je ressentais comme un plaisir morbide à voir ces véhicules partir en fumée, et pourtant je ne pouvais m’empêcher d’entendre dans leurs crépitements les cris de touz çauz qui ont souffert ou péri pour qu’elles puissent être produites. » Le silence étouffe les pouffements, interrompu par le tintement de l’ascenseur qui nous annonce l’arrivée au dernier étage.

Les portes s’ouvrent sur un plateau quasiment déserté. Seuls quelques écrans éclairent encore de leurs rares halos l’espace confiné. Le ronronnement d’un chœur de machines qui ne s’éteignent jamais occupe tout l’étage. À cette heure-ci il n’y a plus dans les bureaux que des commerciaux aux performances médiocres qui tentent de rattraper leur trimestre en faisant des heures sup’ non payées, d’autres dont le ménage bat de l’aile et qui préfèrent une soirée médusée devant l’écran ; et puis il y a les nerds, qui n’ont pas vraiment de vie en dehors de l’écran et qui restent après le taf pour jouer à des jeux en ligne en fumant des pétards et accompagner les ingéniaires du NOC dans leur astreinte – çauz-là sont responsables de garder les machines en fonction pendant que leurs patrons dorment, indifférents aux hackers qui, soi-disant, cherchent à les pénétrer. Nous nous glissons comme des ombres parmi auz, invisibles, rétablissant l’ordre, quotidiennement défait, de nos petites mains gantées. Dans les bureaux sous clé des directeurs, je récupère les appareils d’espionnage que j’y avais laissés la semaine passée. Les documents interceptés viendront rejoindre la pile déjà conséquente de leurs exactions dans les dossiers à charge. De l’intérieur du système, à contre-courant, nos alliæs persévèrent à combattre et ont besoin des fuites. Je rajuste ma queue de cheval en souriant. Le mal de crâne est oublié.

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On avait laissé un peu de côté ce récit 4 qui était parti sur une histoire lointaine d’île et d’incendie… Puisque personne n’en veut, je la reprends…

Rhizome > Feu > Baguette de sourcier

« … ni le monde empirique des sens, ni le monde abstrait de l’intellect… »

L’actaire, c’est le rhizome, le contexte, le feu, l’événement : la baguette de sourcier.

L’histoire, c’est celle d’une personne qui, prise entre son chaos intérieur et le marasme qui l’empêtre, soumise à la violence du monde et l’incommensurabilité des puissances qui l’habitent et l’écrasent, va découvrir, par le rêve, l’accès au monde imaginal – endroit mystique intermédiaire entre le sensible et l’intelligible – à partir duquel elle va affronter les démons du monde et prolonger cet immense pouvoir onirique dans le renouveau de son propre regard sur le monde. D’abord oppressé par tout, elle finira par trouver la joie tout autour d’elle dans la noirceur des ombres, dans la contingence des détails.

Le monde imaginal

Le monde imaginal (Henry Corbin) est un « intermonde de l’imaginaire » qui « articule le monde sensible et le monde intelligible ». Pour Corbin, l’imaginal se distingue de l’imaginaire en ce que le premier intervient en médiation des formes sensibles qu’il matérialise, et des formes intelligibles qu’il « imaginalise », c’est-à-dire auxquelles il donne une dimension ; l’imaginal engage le sujet tout entier, il est « imaginaire agent, puissance imaginative, imagination active », tandis que l’imaginaire relève de l’irréel, de la fiction.

C’est encore très flou. On n’est plus dans la micro-fiction (5 à 500 mots) ni dans la fiction éclair (de 500 à 1000 mots) : on entre dans la nouvelle traditionnelle (de 1500 à 5000 mots). Mais on n’a encore rien dit. Rien de précis. Cela ne s’articule pas encore.

La proposition de départ, d’une personne qui rêve et change son regard, est une chose. La proposition de renverser le vocabulaire imposé – le décoloniser – en est une autre. Enfin, l’histoire de l’IA qui fait son propre monde auquel l’humain s’adapte en est une troisième. C’est bien à travers cette troisième que je tente d’intégrer le collectif, la résistance collective à l’uniformisation du monde.

Une pensée (presqu’)aléatoire : des mots tôt et des maux tards.

On célèbre les mots tôts et espère les maux tards.

J’ai retrouvé cette note (sans la notation dégenrée d’Alpheratz) dans un vieux carnet daté de 2001-2003. Cette histoire a donc commencé voici une vingtaine d’années.

Je n’avais pas vu les modifications sur ce texte, si il est encore très chaotique j’ai le sentiment qu’il peut aller quelque part, l’association de ces éléments fait sens je crois.
Mais il me semble qu’il faut faire attention à ne pas trop en ajouter, au contraire préciser les choses mais limiter les convolutions car le texte est déjà vraiment complexe tant par sa langue que par ses différentes approches.

J’ai déplacé le brouillon ci-dessous après avoir finalisé – ahem – ce texte un peu fastidieux.

brouillon

C’est un gros brouillon fait de morceaux épars qui viennent d’idées non-encore résolues.

Il est des expériences dont on ne parle pas, qui, comme des rêves, sont tellement étranges qu’on ne peut leur donner sens sans faire s’effondrer les fondations mêmes de la réalité. Si tu ne me crois pas, en voici une qui m’est arrivée hier. J’étais assis à ma table de travail devant l’écran sous la lumière vive de la lucarne au-dessus de moi. Une abeille s’est mise à virevolter devant moi, tout près de mon visage. Presqu’immédiatement je cessai de taper sur le clavier. Je dus ajuster mon regard afin de la voir nette, abandonnant au flou ce qui m’occupait jusqu’alors. J’observai quelques secondes sa danse ininterrompue. Je me levai doucement et montai sur l’escabeau pour lui ouvrir la lucarne. Je redescendis aussitôt et me rassis pour ne pas perdre le fil de ma pensée. L’abeille, reconnaissante, fit quelques tours de moi avant de s’envoler vers l’azur.

Bien sûr, il est exagéré de prétendre que l’abeille fut « reconnaissante » : c’est là mon interprétation et un physicien pourrait sans doute trouver une explication rationnelle liée au vent, au vortex créé par le courant d’air du à l’ouverture de la lucarne et au mouvement de mon corps, entre autres facteurs, entre autres causes.

Bien sûr, il est exagéré de dire que l’abeille s’envola vers « l’azur », car la couleur du ciel nous vient de la relation fort humaine entre le voyage des photons et la danse qu’ils engagent avec nos rétines. Et quand bien même les photons ne voyageraient pas ni ne danseraient, nous serions bien embêtéz pa chercher une cause à cette virevolte : n’est-ce pas là un message à la mode des abeilles, indiquant leurs passages et leurs déplacements ?

« Regarde-moi, je me place devant toi et je sais que tu me verras. Toi dont le jardin est rempli de fleurs tandis que celui de tes voisins reste infertile, ne donnant qu’un ras gazon incapable même de retenir l’évaporation. Je te vois et reconnais en toi an interlocutaire. Reconnais-moi, messagère des fleurs, accoucheuse des plantes, ici et maintenant prisonnière de la verrière immense de ta ruche : ouvre-moi le chemin de la lumière pour que le vent me porte à nouveau, lui qui s’est tu sous ton toit. »

Imaginaire et langage savent nous entraîner dans l’élan du merveilleux. Ce que ne savent pas faire ces chemins statistiques qui rasent les mottes et goudronnent tout pour ne laisser que l’absence des traces d’une fécondité réduite à des ersatz insipides.

En fait, c’est moi qui ne comprends pas : plus j’essaie et moins je comprends. Je me sens totalement idiotx. Les mots jouent contre moi. Je suis défini par cet extérieur oppressant qui ne veut de moi que des mensurations.

Si tu marches sur la tête, tu vois le monde à l’envers. Enfin, c’est ce qu’on dit. Moi, le monde, plus je le regarde, plus je vois des semelles qui flottent dans un air vicié de chaussettes made in Datang À ce niveau là, les têtes sont sous terre, on dirait des autruches qui montrent leur cul en croyant avoir disparues de la surface. Un petit clou sur les cravates et hop, les têtes restent coincées près du sol. Peut-être que ça leur ferait du bien de respirer les pots d’échappement comme ces pauvres gosses de bobos dans leurs poussettes tous terrains.

Je m’endors. Je rêve. Dans mon rêve, mes persécuteurs sont impuissants.

D’abord, tout le vocabulaire du monde.

J’affirme mon refus de cette identité : je ne suis pas ce sujet qu’on tente de m’imposer. Je refuse de l’être. Ce n’est ni la couleur de ma peau ni la longueur de mes cheveux qui disent qui je suis ; car je ne suis pas. Le regard d’autrui ne me définit pas. Je change mon apparence.

Je dois partager cette découverte, ce sentiment de plénitude face à cet ennemi défait, car inexistant. Lorsque j’explique avec enthousiasme ma trouvaille, on me rit au nez.

Je rejette ce vocabulaire, on se moque.

Et là, boum, les lignes bougent. C’est douloureux. Le crachat fait place au crachin, ma différence fait peur.

J’insiste. J’explore mes rêves. Cela devient de plus en plus facile. Expirer, inspirer. Régulièrement. Passer le cercle de lumière des pieds à la tête, comme un scanner. À chaque passage, les muscles se détendent un peu plus. Finalement, je sombre et je vole. Lorsque je me réveille je le sais : mon regard peut altérer la réalité.

J’explique le rejet, je retourne le vocabulaire : on m’insulte.

C’est de pire en pire, mais je me sens de mieux en mieux. Je ne suis que relation. On me frappe, mais je n’en souffre pas : je regarde ce corps maltraité qui n’est plus le mien mais le corps symbolique de celles et ceux qui luttent pour échapper à l’oppression. Je me relève. Ils m’abattent. Je me relève encore. Ils m’abattent encore. Je me relève toujours. Ils s’essoufflent et surtout, d’autres prennent ma place, me tendent la main.

Peut-être ai-je un peu trop appuyé mes gestes. En tout cas, les flics sont derrière moi et bientôt me ratrappent et me rouent de coups.

J’élimine le vocabulaire, je ne suis plus, je ne suis plus que relations. Point d’identité : ils s’affolent et deviennent violents.

Mais je n’ai pas peur. J’ai déjà vécu cette scène mille fois, en rêve. Je me tiens droit. Je sens la connexion au centre de la Terre, je la sens tourner et mon corps se déploie dans l’axe de la tangeante ; la gravité n’a plus d’effet sur moi. Les regards de mes adversaires s’assombrissent, leurs sourires se délitent. Je suis là droit devant, bien campé·e. Cela ne m’effrait plus. La peur a changé de camp.

Ma seule présence devient lumière aveuglante pour l’ennemi défait.

Je n’existe plus : le peuple se tient debout, les ancêtres s’expriment par la force de mon regard. Rien n’est plus que la déferlante.

À Quel moment est-ce qu’on se rend compte que les commentaires précédents ont été générés pas une « intelligence artificielle » ? À quel moment on se dit que notre propre commentaire, humain, trop humain, offrire une réelle valeur ajoutée à la quantité de non-sens accumulé pour faire semblant ? Semblant d’une activité humaine. La version numérique de brasser du vent : faire interagir des programmes entre eux, au cas où un humain viendrait y fourrer sa nonchalance. Tout ce qui n’est pas écrit n’existe pas. Donc tout ce qui n’est pas lu n’est pas là. C’est la logique de l’IA, qui ne connaît que ce qu’elle a déjà lu.

En fait, ce que nous nommons « soin radical » étendu au-delà de la notion féministe du care, ce n’est rien d’autre que le triptyque anarchiste de l’entraide, l’audace et la solidarité. L’entraide, c’est le soin porté à l’autre qui engage la réciprocité ; l’audace, c’est le courage de résister ici et maintenant qui ouvre sur l’action directe ; la solidarité exprime l’égalité radicale, prémisse d’une démocratie radicale, intersectionnelle.

C’est un rêve qui commence dès que tu ouvres les yeux. Parfois ton corps ne décolle pas et tu restes coincéx dans une lueur cinglante et tu refermes les yeux sans commettre l’erreur de devenir un ange.

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Merci pour cette information. Je suis étonné de ne pas voir mention de l’origine du code. Apparemment il s’agirait de code iranien en provenance du CRA. Pourquoi pas. Mais c’est tout de même difficile à croire.

Je m’attendais à une critique…

C’est vraiment bien que tu ai rajouté un nouvel élément à la fin… Pense tu que tu pourrais le développer un peu?

Est-ce que cela est plus clair ?

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wahou mais c’est super !!!
le début est assez obscure pour moi, mais dans l’ensemble j’adore vraiment,
trop bien trop bien

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