Geoffrey Dorne — Hacker Protester

Ah tiens je trouve que ce livre résonne assez fiction et spéculation en moins mais du coup des questions sur les tactiques…
Est-ce que quelqu’un en a entendu parler?

En lisant ce livre j’avais repensé à histoire que me racontait mon grand-père.

Un homme bien apprêté, d’une ville au loin à l’est du pays, certainement fait de diplômes et de savoirs, vint du coté de Penmarc’h.

Il avait entendu dire que l’eau de mer soignait quelques maux dont souffrait son épouse.

Arrivé face à la côte il vit un pécheur.

« Est-ce vous le maître de cette étendue ? »

« Pour sûre ! Quand bien même Dieu m’y reprend de menues aubaines, j’en suis le maître et teneur »

« Pourriez-vous m’en vendre quelques quantités ? »

Le marin remplit un tonneau et cents litres. L’homme du monde repartit plein de satisfactions et sa femme fut régalée. Le bigouden pris fortune et écuma les ribouldingues, rinça ses fiers semblables.

L’an écoulé le bien habillé revint dans le pays face à la mer. Elle était retirée au loin, si loin qu’il ne pouvait presque plus apercevoir le bateau ni le marin.
Il songeât alors que le bougre avait fait prospère commerce et surtout fortune jusqu’à vider son stock puis construire le chateau qui pointait dans le bois voisin. Il repartit vers la ville avec le sentiment d’avoir aidé un des petites gens à s’élever vers la civilisation et dans la société.

Histoire de Bigoudenie.

Je me souviens aussi de Délit de lire, en signe de solidarité avec les interpellés du 11 novembre 2008, et les fers à béton ; et aujourd’hui Écrire sur les ruines du futurs.

En quoi l’histoire du pêcheur est-elle reliée au bouquin de Dorne ?

Peux-tu déplier tes références ? Sans avoir lu le livre c’est un peu compliqué tout ça.

j’adore l’histoire de ton grand père je vais essayer de m’en souvenir,!
Mais par contre j’avoue moi aussi avoir du mal à saisir le lien avec le bouquin Pour moi elle rappelle plutôt la vanité du sentiment de soutenir quelqu’un …

Il y a dans cette petite histoire, et plus encore dans le livre « À la gloire des manants » (Pierre-Jakez Hélias, 1977), une poésie et une mise en récit conté de la puissance narrative des histoires des personnes vues comme « exotiques » par des « grosses-têtes » qui, elles, dorment et rêvent sur leur oreiller de privilèges.
Ce confort amène régulièrement ces « grosses-têtes » à produire des analyses, des autres récits, des livres, qui parlent, avec toute exoticité, des « manants » qui ne se « laissent pas aller, ne se laissent pas faire » avec une forme de roman dont les cadres et les normes sont établis, sous gros biais, sur les oreillers et les songes des privilégiés. C’est ré-écrire un éthique et une philosophie non vécue et non pratiquée, tout en reléguant à une position sub-alterne les sujets pratiquants et vivants ; c’est faire commerce de quelques choses extraites et réappropriées tout en dépossédant, même de l’immatériel, les premières concernées.
Ce que firent et font encore des personnes des « sciences » dans divers coins du monde.

Ici Dorme produit plus un objet qui me semble un paris-match, ou peut-être une version cheap d’un couloir de museum des civilisations (british museum), et pas manuel/documentation de résistance ou de protestation ni un objet critique. Je le trouve aussi assez en proximité avec le « Hackerspace » de M. Lallement (2015), soit une « bulle d’expérimentation managériale ».

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Ah ouais, c’est sévère comme lecture. En tout cas c’est rédhibitoire : cela ne donne absolument pas envie de le lire.

Oui du coup j’ai regardé d’un peu plus près les présentations qu’il en fait, et il semble que tu ai raison… Cela s’appuie sur la bourgeaoisie française, ils sont peut être en train de s’entrainer à écoper.

Aha ! Je voulais trouver une illustration pour « les bourgeois apprennent à écoper » et là, surprise…

mise à jour : comme le lien précédant ne fait plus sens, je le retire et place ci-dessous l’image en question, la « surprise… »

les bourgeois apprennent à écoper

image

source: https://www.revolutionpermanente.fr/IMG/arton18452.jpg

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Ha ouhé… Mais merci quand même, je ne me souvenais plus de son nom… Il a eu l’idée d’un truc que j’ai du coup pu retrouver, c’est Refugeye. Je vais regarder si c’est exploitable avec mes sourds ukrainiens…

Refugeye j’ai vu, je l’ai même installé sur mon ordiphone, c’est plutôt une très bonne idée de pouvoir communiquer à travers des concepts graphiques plutôt que des mots. Le logiciel réclame tout de même des notions de lecture de cartes géographiques…

Ohhhh shit!
No shit Sherlock!
Le choix des figures par G. Dorne pour cette campagne Geoffrey Dorne: "« Fiché S, casseur, zadiste, délinquant... »" - Mastodon

À droite touteeeeeeuuuuuuu

Hello Natacha :slight_smile:

Je me permets de répondre pour te présenter le livre (pas pour te le vendre) afin que tu puisses en savoir plus. Il s’agit d’un livre qui publie un travail de deux ans sous la forme d’un répertoire de design ethnographique présentant 100 projets de contestation contemporaine. Ces projets sont issus de nombreux pays du monde et sont réalisés par des citoyens, artistes, hackers, militants, designers, anonymes.

Ils sont classés en 6 catégories :

  • — [1] Stratégies & tactiques
  • — [2] Stratégies défensives
  • — [3] Stratégies numériques
  • — [4] Stratégies offensives
  • — [5] Stratégies anti-drones
  • — [6] Stratégies d’expression

Chaque chapitre est introduit par un entretien sur les révoltes et contestations contemporaines :

  • David Dufresne (réalisateur de « Un pays qui se tient sage »)
  • Olivier Tesquet (auteur de « État d’urgence Technologique »)
  • Mathilde Larrère (autrice de « Il était une fois les révolutions »)
  • La Quadrature du Net (association de défense des libertés sur Internet)
  • Paul Rocher (auteur de « Gazer, mutiler, soumettre »)
  • Olivier Laurelli alias Bluetouff (hacker et fondateur de Reflets info)

Enfin, le livre que Xavier décrit comme un paris-match cheap (c’est son avis, je le respecte même si je ne le partage pas) est plutôt un manuel pratique, un outil qui permet de trouver une pensée de la conception. N’hésite pas à consulter le site hckr.fr ou sinon j’ai sorti un podcast intitulé Fronde(s) et qui aborde les mêmes thématiques → frondes.hckr.fr

N’hésite pas si tu veux en savoir plus.

Geoffrey

PS : je ne vends pas mon livre sur 4m4z0n mais tu peux le feuilleter en librairie, j’ai mis la carte des librairies tout en bas sur mon site.

Merci de ton message @Geoffrey et bienvenue sur THX.

Je regarderai en librairie,
Je vais essayer de préciser un peu ce qui se dit ici.

La culture hacker a trop souvent fait l’objet d’appropriation et de mythification qui nuisent à son objet: le partage de connaissance et l’usage “futé” de techniques pour résoudre des problèmes ou l’on se confronte parfois à des systèmes de pouvoir.
Nous avons l’habitude d’échanger nos modes d’agir de façon accessible et reproductible et donc sous licence libre.
Aussi nous privilégions habituellement les modèles de transmission communautaire par le biais du réseau associatif par exemple, ou encore les médiathèques, ou les lieux ou les personnes se rencontrent parce qu’iels partagent des engagements communs bref…
Le design doit donc avant tout être au service de cette culture et non au service de son auteur.

Ah aussi comme nous cultivons une pensée intersectionnelle nous faisons attention à transmettre une iconographie et des références multiples qui mettent en valeur les personnes minorisées, nous tachons de travailler d’abord collectivement et de présenter une diversité de personnes et d’approches.

Oui, je pense que vous êtes un modèle à suivre et que tout le monde devrait s’inspirer de votre pensée, de vos actions et de vos idées.

Merci beaucoup, je crois que nous sommes heureusement assez nombreux à penser et agir ainsi.

As to whether Marcos is gay: Marcos is gay in San Francisco, black in South Africa, an Asian in Europe, a Chicano in San Ysidro, an anarchist in Spain, a Palestinian in Israel, a Mayan Indian in the streets of San Cristobal, a Jew in Germany, a Gypsy in Poland, a Mohawk in Quebec, a pacifist in Bosnia, a single woman on the Metro at 10pm, a peasant without land, a gang member in the slums, an unemployed worker, an unhappy student and, of course, a Zapatista in the mountains.

Subcomandante Marcos

Don’t join us do it yourself… someone here says he also said…

<3

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