Le Maniement des larmes | Les Éditions L'échappée

@how trouvé ce texte de théatre la bibliothèque du Taslus, ça me fait vraiment penser au propre des gueux.

Il y a une interview dans la bas si j’y suis:

Mais le projet de Nicolas Lambert est fondamentalement différent, c’est finalement une approche inverse, au contraire de nous il met en scène les puissants pour déconsruire leur jeu, c’est important mais notre choix de ne pas parler de l’ennemi implique au contraire de faire parler d’autres personnes pour présenter ces stratégies là, non pas les dévoiler mais plutôt les mettre en valeur.
Finalement dans les librairies ce n’est pas un rayon sur l’armement qui manque, mais bien un rayon sur la démilitarisation.

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Trouvé aussi le texte de Dario Azzelini et Boris Kanzleiter, le business de la guerre, 2006.

https://www.azzellini.net/en/buecher-von-dario-azzellini/le-business-de-la-guerre

Même remarque que celle formulée plus haut ici…

Il y a aussi le livre de claire Rodier Xenophobie Business

Très informatif mais même remarque que pour les précédents…

Il y a aussi au Taslus Toulouse Necropole, une brochure autopubliée, on devrait pouvoir la retrouver au CRAS: Toulouse Nécropole : un état des lieux du complexe militaro-industriel local | Le Club

Il y a une video associée sur youtube:

La F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ trafiquant d’armes,
eds FM/françois maspero 1974

Il s’agit d’une édition associée à la libriaire François Maspero

Ce livre dit:
Il s’agit actuellement de l’étude la plus complète existant actuellement en F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ sur ce problème, elle répond aux question suivantes:

  • Qui produit les armes?
  • Quelles armes vendons nous?
  • En quelle quantité?
  • À qui?
  • Pourquoi?
  • Peut-on accepter ces ventes d’armes?
  • Solutions et moyens d’action.
  • Que pouvons nous faire pratiquement.

Ce livre a été publié en 1974 . En 1973 il y eu de nombreuses réaction des syndicats, de l’Eglise (une note signée conjointement par l’episcopat français),
Je trouve vraiment notable de constater que ces réactions ont eu lieu l’année de la crise pétrolière, et à une époque où les mobilisations contre la guerre du Vietnam prenaient une ampleur qui mettait à mal les gouvernements occidentaux particulièrement US.
La note cléricale porte sur la dénonciation des moyens astronomiques tant financiers que intellectuels (négoce ou recherche universitaire) pour l’industrie de l’armement et questionne de savoir si on ne peut pas mettre en oeuvre d’autres processus commerciaux qui seraient plus utiles à l’ensemble des humains. Ils proposent différentes pistes de solution qui vont de l’information des populations à la mise en place de berrières légales à la production d’arme, la limitation de l’exportation, et finalement l’organisation d’autres systèmes de défense par la non violence (ou organisation de la nation armée, [je ne sais pas ce que ça veut dire] plutôt qu’un système de défense), ou d’une autorité internationale .

La question des ventes d’arme était également évoquée dans les campagnes politiques à cette époque, le programme de l’union des gauches et celui du parti communiste propose la cessation de vente d’armes aux gouvernements colonialistes. On sait bien depuis lors que cette intention à été largement détournée dans le cadre des politiques du maintien de la paix.
Un livre est cité, Roger Mayer, vers le désarmement en 1973 évoque de façon concrète la reconversion des usines d’armement vers des productions civiles.
Les auteurs ensuite se questionne de savoir quelle serait la réaction de l’armée dans le cas d’une démilitarisation de la F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ par un acte gouvernemental, et concluent qu’il faudrait une mobilisation de l’opinion publique suffisante pour éviter une réaction des militaires. Cette mobilisation passe d’abord par l’information sur les moyens de défense non violents . “On sait pourtant que l’indépendance n’est pas assurée par la force militaire. Quelle est l’indépendance de la F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ par rapport à l’impérialisme économique américain? Une nation comme la notre serait-elle mieux défendue par une minorité militaire que par la mobilisation active de tout un peuple qui aurait d’autres moyens que la violence des armes pour se défendre?” publie le groupe socialiste d’entreprise de l’arsenal de Toulon.
Par ailleurs le livre dédouane les syndicats de leur non positionnement en comprenant que les travailleurs ne peuvent quitter leur emploi, et donc leur role serait tout en continuant à fabriquer des armes, de contribuer à l’information des autres travailleurs sur la question de la non violence.
Il ny a donc pas d’appel à démissionner dans ce livre.
Le rôle des syndicats serait donc de mener une action concertée et internationale avec les ONG pour une paix générale basée sur la confiance mutuelle des peuples.
A la fin du livre sont proposés une liste d’actions.

A lire ce texte maintenant on trouve la situation de l’époque plus ouverte aux possible que celle actuelle, cependant on comprend aussi pourquoi les solutions proposées n’ont pas eu d’effet, elles semblent bien naïves sur la réalité des intérêts financiers dans les logiques de guerre. Ne remettent pas en question les fondements colonialistes et militaires du système occidental et cherchent à concilier les logiques productivistes avec la démilitarisation.
En y réfléchissant il se peut que ces mouvements pacifistes des partis politiques et chrétiens n’aient fait que désarmer les résistances qui se mettaient en place par ailleurs.

Cela confirme que en tous les cas les compréhension des modèles capitalistes que nous avons acquis depuis lors doivent être au coeur de notre parole.

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François Maspero a publié trois ans plus tard, dans la même collection, Les trafics d’armes de la F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ : l’engrenage de la militarisation.

Il s’agit d’une étude réalisée par le Centre local d’information et de coordination pour l’action non violente, une édition entièrement refondue, augmentée et mise à jour (335 pages, 1977, coll. Petite collection Maspéro [181]).

Voir cette notice de la BNF : apparemment la version de 1977 reprendrait celles de 1972 et 1974.

Les Éditions L’échappée ont fait des trois livres de Nicolas Lambert sur le pétrole, le nucléaire et l’armement un coffret bleu-blanc-rouge.

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Je viens de commander le dernier exemplaire disponible en librairie du Business de la guerre… car il se trouve à l’Escapade, à Oloron !


Au passage, je vois que les Éditions (catholiques) du Cerf viennent de sortir (ou pas : 26 septembre 2024) Le grand marché : Enquête sur le business mondial de la guerre)