Préparation de : Des mine(rai)s qui ne font pas le(ur) poids

Merci beaucoup pour ce récit inspirant !

J’ai lu la première version que @natacha m’avait fait suivre, et évidemment je trouvais la fin triste. Cependant il m’avait inspiré une autre fin que j’aimerais partager malgré la nouvelle version, sur laquelle je reviendrai.

Je me disais que l’on pourrait apporter un élément technique qui pourrait confondre monsieur Lee : l’un des aspects qui est bien décrit c’est l’asymétrie de pouvoir qui est due à la pesée des minerais. Lorsque le minerai est passé sur la balance de monsieur Lee, c’est lui qui est en mesure de décider la teneur en cobalt qui fixe le prix. Aussi, je me disais que la chaîne de TV locale, RTMA, pourrait faire une investigation qui mettrait en scène une machine similaire à celle utilisée par monsieur Lee. Les creuseurs de Bwanga pourraient analyser leur propre minerai avec cette machine, et donc démontrer la fraude de monsieur Lee. Le fait que cela soit mis sur bande vidéo servirait à alimenter le scandale de la fraude et donc entraîner la chute de monsieur Lee : même si son entreprise ne serait pas écartée, son poste sauterait, et la corruption démontrée empêcherait la poursuite du projet d’accaparement des ressources.

Il y a aussi cette histoire de meurtre du mineur par le policier que tu as fait passer par la suite. J’imagine que tu aimerais l’intégrer dans l’histoire. L’utilisation de la police pour maintenir les creuseurs artisanaux sous le joug de l’entreprise chinoise montre bien le niveau de corruption qui règne sur Kolwezi. En articulant le « piège de la pesée » avec ce meurtre, on peut alimenter la révolte des femmes – cet épisode ajouté dans la seconde version me semble pertinent et il faudrait l’approfondir.

Quant à la fin proposée dans la seconde version, je la trouve un peu trop rapide : on passe peu de temps sur l’organisation de la lutte. Aussi le stratagème de la balance peut être utile pour mettre tout cet aspect en valeur.

Je rejoins @natacha sur le rôle de Noémie qui me semble à la fois trop éloigné de la réalité locale et aussi qui mythifie le rôle le sauveur de l’étranger. Je préférerais largement qu’elle reste un simple témoin de l’histoire. Il me semble que @natacha peut faire jouer cet aspect tandis que @Finkelstein se concentre sur les détails qui rendent le récit tellement vivant (les rituels des manifestants, les modes d’organisation locale, le travail médiatique de résistance…)

La perspective que j’essaie d’apporter est que si la situation des creuseurs semble désespérée, une légère intervention de l’ordre de ce que je viens de décrire peut faire bouger les lignes et éventuellement inspirer les creuseurs et les militants locaux dans d’autres approches de la lutte, sur un terrain où ils ne sont pas attendus. J’espère que ces réflexions peuvent alimenter le ciselage d’un récit qui me paraît fort bien agencé par ailleurs. J’ai hâte de lire vos commentaires…

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