Récit 1 Les révoltes dans les réseaux de mines

Noémie est maintenant en route pour Kolwesi en chemin elle continue de s’informer sur les fonctionnements des mines artisanaes, qui sont aussi l’objet de nombreuses révoltes. Noémie lit dans les journaux: "Le 07 octobre 2018, des creuseurs artisanaux de Kolwezi ont protesté contre leur évacuation forcée de la carrière de KOV, appartenant à la société Kamoto Copper Company (KCC). La horde estimée à plus de cinq mille personnes s’était attaquée au poste de la Police nationale congolaise (PNC) de Luilu (Commune de Dilala) d’où elle aurait libéré des détenus en attente de procédure judiciaire et emporté des dossiers en instruction. " ¹

Un peu plus loin elle peut encore lire: “Les malades, les accidentés et les morts sont éliminés et remplacés par un système naturel de la survie du plus apte. Les remplaçants ne sont pas à chercher. Pourvu que l’extraction ne s’arrête pas ! Sans syndicat ni encadrement juridique, les creuseurs s’avèrent être des « voyous » et « barbares dangereux ». (Réaction du Gouverneur Muyej du 07 octobre 2018).”

Elle se questionne comment ces analogies littérales entre les creuseurs et les animaux et par extension des attaquants barbares, peuvent elles être publiées dans la presse nationale Congolaise. Comment est-ce accepté et quelle est la signification d’un tel récit… En occident, on dirait plutôt des manifestants, des insurgés un groupe mais une horde!.. Il s’agit vraiment, pense-t-elle, de les montrer comme la part sombre de la société, quelque chose qui habite nos inconscients…

Noémie poursuit sa lecture de l’article, elle est encore frappée par le langage utilisé par cet organisme de défense des travailleurs Congolais qui pourtant a des demandes assez précises de justice sociale et de fin de la corruption. “[…] la logique du creuseur artisanal qui n’est pas suffisamment protégé par l’Etat; […] son dur labeur est quasi gratuit et ses revendications ne sont pas encadrées.” à la fois romantique et imprécise la tonalité de cette phrase ne sonne pas comme une reconnaissance d’une lutte des classes existante, pourtant les creuseurs eux ont l’air de vraiment savoir ce qu’ils veulent…

Mais voici que sa voiture arrive à Kolwesi elle va pouvoir s’installer.

Le lendemain elle sort pour aller, accompagnée de l’équipe technique et d’un garde, sur le site des carrés miniers ou femmes et enfants sont en train de laver et de trier les roches extraites de la mine. Elle y passe la journée observe leur savoir faire à différencier à l’oeuil nu les différentes roches et leur concentration en Cobalt pour faire des sacs ayant le plus de valeur possible sur le marché. Le soir elle commence peu à peu se sentir à l’aise et elle a déjà réussi à faire quelques images d’enfants et même recueillir quelques paroles d’enfants secondés par des adultes (il ne parleraient jamais seuls), elle commence à penser qu’elle a suffisamment de matériel et peut rentrer à Kinshasa.
Soudainement elle perçoit une agitation, une rumeur court elle ne comprend pas tout, il y a visiblement eu un drame. Son traducteur lui explique qu’il y a encore eu un éboulement dans un tunnel minier et que au moins 2 enfants sont morts et l’on cherche encore une dizaine de personnes.
Noémie décide d’aller sur le site pour ajouter quelques images “choc” à son reportage, elle se dit que c’est ainsi qu’elle convaincra les gens de soutenir les interventions des corporations occidentales qui visent à réglementer le travail des creuseurs artisanaux pour le sécuriser.

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