J’ai commencé de lire ce recueil. C’est Nnedi Okorafor qui ouvre le bal, l’une de mes autrices préférées. Elle parle de son voyage au Maroc pour visiter le complexe solaire Noor Ouarzazate, la plus grande usine solaire du monde.
Elle mentionne également les technologies d’Heliogen, l’entreprise qui concentre les rayons solaires grâce à de petits miroirs pour générer des températures de l’ordre d’un quart de celle du soleil qui à leur tour permettent de générer de l’hydrogène (car les molécules de CO₂ et H₂O se brisent à de telles températures); l’entreprise est financée par les fortunes de Bill Gates et Steve Case.
Bien qu’elle dénonce dans la mise en œuvre de Noor Ourzazate la démarche capitaliste de l’État marocain, je trouve que son approche reste aveugle entièrement aux ressources minières nécessaires à ces projets d’énergie solaire à grande échelle et qu’elle prend, de fait, une position techno-solutionniste pour imaginer une Afrique émancipée, revivifiée par l’exportation d’énergie – alors que nous connaissons bien la structure des investissements néo-coloniaux sur le continent, et l’exploitation désastreuse des matières premières, inscrites dans l’histoire coloniale et militaire de l’Europe, des États-Unis, et à présent de la Chine. J’avoue que cet aspect m’a déçu de la part de cette autrice.