NDLR: article en cours d'écriture et aussi de relecture et critiques par au moins 3 autres personnes
Que faut-il de pour écrire « 20 ans de carrière(s) » ? Une dose de nostalgie ? Un soupçon d’égo ? Une envie de partager ? Et peut-être bien d’autres composés…
Cela pourrait aussi être une histoire de flamme. Également, mettre en récit des vécus c’est donner de la matière à voir, pour comprendre, pour situer des concepts et des idées ; pour faciliter la mise en œuvre d’outils et de méthodes.
En partant de l’évocation de vécus, je vais tenter de dérouler des passages quotidiens, et d’en déplier quelques intervalles, qui concernent et impactent, certes différemment, toute personne. Je passerais par la « catastrophe ». Puis, toujours appuyé sur des vécus et des expériences, je souhaite replacer cela dans une perspective plus générale au sein de laquelle un fil particulier composé des rencontres, des communautés de pratiques, d’engagement en responsabilité partagée, peut mener à regarder le tiers-lieu par ce qu’il fait lors de « catastrophes » et in fine, je l’espère, ouvrir, depuis des bases de recherche existantes, une fenêtre sur un travail avec un angle original que je nommerai « Tiers-Lieux en situation critique », non sans conscience de la précarité de l’hypothèse à ce stade.
Petites histoires de catastrophes
Fin des années 1990 et début 2000, mes flâneries rennaises me firent découvrir l’Élaboratoire[1]. Une prise de lieu sur les friches d’un projet « de reconversion » d’un site industriel, espace de vie en autogestion, il sera aisément et rapidement vu comme « Espace d’expérimentation et d’élaboration sociale, politique, artistique et culturelle » (Mélodie Polge, 2017)[2]. J’étais peu expérimenté et peu outillé pour comprendre et lire les menus signes et les scripts de jeux de pouvoir qui s’y déployaient[3], seul le vécu et quelques frêles grilles de lectures pour me saisir de cette histoire d’occupations d’intervalles, de suture l’espace social, de rythme politique.
Honnêtement, et par regard rétrospectif, cet espace et encore plus profondément les personnes, un croisement de mobiles animé par l’ensemble des mouvements qui s’y déploient (M. De Certeau), m’avaient marqué, m’avaient impressionné, m’avaient influencé, et me tiennent toujours en agitation.
Je quittais Rennes au printemps 2002 pour le monde professionnel. J’intégrais le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille, pour 10 années dans les quartiers Nord de la ville phocéenne. Un BMPM créé après une catastrophe, l’incendie des Nouvelles Galeries en 1938, et qui en garde la mémoire.
Secours d’urgence aux victimes, suicides, accouchements, viols, fusillades, incendies urbains, feux de forêts, pollution fluviale maritime, explosion en sites SEVESO, sécurité des événements de grandes ampleurs, formations et instructorat, ingénierie de la construction, prévention et prévision… Une liste que je pourrais continuer pendant des heures.
De 1900 à aujourd’hui, 18 000 catastrophes de grande ampleur d’origine « naturelle » ont eu lieu dans le monde entier ; 6367 désastres « naturels » ont eu lieu dans le monde entre 1974 et 2003, tuant plus de 2 millions de personnes. En 2003, sur l’ensemble de la planète, une personne sur 25 a été affectée par un événement de ce type.
Si l’on se concentre sur les 20 dernières années (2001-2020), il a été enregistré 999 catastrophes dites naturelles en Europe, dont 951 étaient liées à la météo, c’est-à-dire qu’elles appartenaient aux sous-groupes de catastrophes météorologiques, hydrologiques ou climatologiques. Combinés, ces événements ont tué plus de 150 000 personnes, en ont affecté plus de 11 millions d’autres (EM-DAT).
Il n’y a pas que les « catastrophes » normées par une « grande ampleur ». Il y a tout autant de « petites catastrophes ».
L’un des tous premiers événements marquants, pour le jeune que j’étais, s’est déroulé pendant ma formation, durant un stage à la Caserne Saint-Pierre. Il s’agissait de mon premier jour, en pleine nuit toute la caserne fut réveillée et mise aux abois par l’alarme d’intervention générale : Explosion d’entrepôt. Il s’agissait d’un bâtiment à usages mixtes, habitation et fabrication. Rue André Isaia, novembre 2002, un appartement au 1er étage et l’entrepôt de chaussures ferronnerie au rez-de-chaussée totalement en flammes et des explosions dues à des bouteilles de gaz. 1 mort, des blessés, des gravats et décombres, 1 nuit terrible et une intervention jusqu’au milieu du jour. Une sacrée entrée en matière pour le bleu que j’étais. Le Sous-Officier d’Attaque du Fourgon d’Appui (FA) Saint-Pierre m’avait offert l’ordre de mission papier de l’intervention, avec quelques annotations plaisantes de l’équipage.
C’était là ma première catastrophe, en tant que professionnel au moins.
Je noterai quelques années plus tard que André Isaia, personnalité dont la rue du drame évoqué portait le nom, fut, dans une vie encore plus remplie, impliqué dans les Maisons du Peuple. Spurious correlation dans mon parcours, certes, que je trouve plaisante. Je rappelle cependant que corrélation ne donne pas obligatoirement de lien de cause à effet.
Porter un regard sur la catastrophe c’est aussi se confronter au biais de confirmation de l’hypothèse qu’il y a eu catastrophe, notamment par les relents affectifs qui viennent conforter notre ressenti d’un événement, avec un effet de récence. Nous avons probablement tendance à favoriser le souvenir des catastrophes récentes. Une autre combinaison de biais concernant la catastrophe peut mener à une illusion de fréquence, phénomène Baader-Meinhof, qui a pour conséquence de voir plus de catastrophes autour de nous « en ayant conscience » des éléments de la catastrophe.
J’avais commencé une carrière au temps des premières inquiétudes concernant le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (ou SARS-CoV) avec ses lots de préparation à la hâte, les cafouillages, les premiers moments de gel hydro-alcoolique, les équipements individuels de protection peu adaptés et réutilisés usés. Les versions nouvelles de plans de secours, les exercices mensuels, les exercices de simulation à grande échelle. Il planait aussi le risque élevé, et les craintes, d’attentats à l’arme nucléaire, radiologique, biologique ou chimique (NRBC). Je me souviens des tenues spéciales stockées dans les ambulances et les fourgons de lutte contre les incendies, les trous et déchirures étaient masquées au gros scotch. Et l’incendie des 20 000 hectares en 2003.
Carto des départs de feux Marseille 2002 2012, source Prométhée, en cours de réalisation
Il y eut aussi la canicule de 2003, catastrophe nationale, 15 000 décès « en excès » durant les deux premières décades d’août 2003 par rapport au « décomptage courant sur les années “normales” » ; et catastrophe européenne. J’y pensais comme miroir du « cas d’école » de la canicule de 1995 à Chicago, et pourtant rien en 2003 en F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ n’était « prévu », ni organisé. J’y pense encore et toujours. Prévention, prévision, alerte… Gestion… Record de consommation d’énergie, rupture en eau, conséquences pour les populations liées à « leur place dans la société », les inégalités et les processus d’assignation / dominations, les rôles des lieux de sociabilités…
Mapping changes in temperature every year from 1850-2018 Ed Hawking, Climate scientist, NCAS/University of Reading | IPCC AR6 Lead Author. Data source: Tim Osborn: HadCRUT5 global temperature graphs
Je me rappelle aussi avoir dévorés quelques mémoires d’études de « Chef de garde », pour admission à leur grade, sur les risques et conséquences de ruptures des digues du réservoir du Vallon Dol avec tout ce jargon et mille et un acronymes. Et un peu plus tard sur la question du « déni du risque d’innondation[4] ».
Les services de secours et d’urgences s’entraînent, ils entraînent aussi parfois les populations dans leurs exercices, leurs simulations, leurs formations. C’est une forme de répétition, conçue selon une grille de lecture de futurs envisageables, où le réel est réduit avec des symboles, sur des rôles pré-acquis/pré-donnés avec des modes d’engagement variés selon la distance que les participant⋅e⋅s sont en capacité de prendre par leurs expériences passées.
Jouer et rejouer des scénarios hypothétiques avec des protocoles rigides d’intervention face à des potentiels événements provoquant des ruptures hors des moyens de gestion habituels et des formes de l’exceptionnel.
C’est aussi la présence des équipes d’action humanitaire, ou des services de secours, ou d’une aide internationale, qui sert comme un des critères de base pour certains groupes d’individus à qualifier un événement de « catastrophe ».
J’avais aussi passé beaucoup de temps dans le Centre de rétention administrative de Marseille, à partir de 2006, souvent pour « secours et assistance à victime » et parfois pour raison personnelle et familiale. Ces lieux d’enfermement et de privations de droits, y compris les plus inaliénables, sont la marque d’une société raciste et non respectueuses des droits humains. Depuis 2000 jusqu’à 2015, des données affinées suggèrent qu’environ 1,2 million de réfugié⋅e⋅s et de migrant⋅e⋅s « sans papiers » avaient fait le voyage vers l’Europe par voie maritime et terrestre, sans compter les voyages aériens[5]. En 2007, dans ce CRA, « 21 personnes théoriquement protégées ont été condamnées à une double peine », dont 8 enfant⋅e⋅s de 7 à 14 ans[6]
Ces personnes fuyaient, et d’autres fuient encore, des situations et des conditions d’existence qui ne permettaient, et ne permettent, pas leur vie[7];[8];[9];[10]
Jusqu’au printemps 2012, j’ai servi au cœur du BMPM dans les quartiers nord de Marseille. Les feux de forêts et les fusillades étant les principales catastrophes dont la presse nationale daignait se faire écho, plus que de la précarité et des logements insalubres et conditions de vie indignes[11].
À l’été 2006 je découvrais la Friche Belle de Mai, non plus sous l’angle pompier et bien dans le vécu d’un habitant ; Puis le festival Migrant’Scène en 2007 au sein de cette friche. Elle aussi est aisément et rapidement typée « friche culturelle » avec ses milliers de mètres carrés, son histoire, ses grands bâtiments, l’intérêt d’architectes de renom. Un « pôle » et un « nouveau territoire » dans lequel viennent se cristalliser des perceptions et des récits.
Les « grandes catastrophes » existent sous cette étiquette par le fait d’institutions qui produisent des normes permettant de le mesurer et de les ordonner, de les traiter[12].
« La catastrophe est une « question de perceptions, de représentations, de sensations » avec une « mosaïque de récits » (Sandrine Revet, Anthropologie de la catastrophe)
« Les grandes catastrophes humanitaires et médiatiques suscitent, et à raison, une attention internationale et des interventions d’ampleur. Cependant, par un « effet d’ombre » (shadow effect), elles peuvent occulter de ”petites catastrophes” » (Jean-Christophe Gaillard, Ben Wisner and Bernardo Nava, Petites catastrophes et réduction des risques, 2014)
Il y a les « grands lieux », étiquetés par le fait d’institutions, qui jouissent avec plus ou moins de luxe d’une politique publique, d’État, de Région ou de la ville, et des plans d’urbanisme, et il y a les « petits lieux » qui existent dans les marges et les zones d’ombres. Je pense à certains cafés ou snacks/kebab, des bibliothèques de quartiers, les cybercafés, les centres de santé communautaires, les zones autogérées (sous permanente et quotidienne menace d’expulsion ou relocalisation ou délocalisation, selon le langage), et bien d’autres.
En 2008 à Rennes, un incendie à l’Élaboratoire de Rennes fit 1 mort : Joe Sacco[13], 61 ans, des suites de ses blessures dans l’incendie du squat artistique La Villa, 3 rescapé⋅e⋅s en état de choc. Je l’apprendrais le 22 mars 2008 par courriel à Marseille. Ce drame, cette catastrophe, me poussa à revenir à Rennes, ville que je n’avais pas vue depuis des années.
Il s’agissait d’une ex-propriété de l’entreprise Fraikin, l’édifice était propriété de la Ville de Rennes depuis fin janvier 2008. Joe Sacco était venu à Rennes pour des raisons militantes, il était président de la HALEM, habitant⋅e⋅s de logements éphémères et mobiles (sur tout l’hexagone français). 50 habitant⋅e⋅s des lieux de l’Élaboratoire étaient alors à la rue. La ville de Rennes propose ensuite le 48 boulevard Villebois-Mareuil afin de reloger celles et ceux qui se retrouvent sans solution suite à cet incendie. De 2009 à 2016, huit juges d’instruction se succèderont sur ce dossier et enquête. En 2017, L’Élaboratoire fêtait ses 20 années de luttes, de résistance aux expulsions (souvent du fait de la Ville de Rennes). C’est toujours le cas en 2022.[14]
Je pus me rendre à Rennes en janvier 2009. Mon premier réflexe, à la sortie matinale de la gare de trains, fut de marcher depuis le bas des Lices jusqu’à la Rue de la Soif pour un petit déjeuner place Saint-Anne. Mathieu Laudren, étudiant en chimie de 24 ans, y était mort poignardé la veille, le jeudi 15 janvier 2009, à la sortie d’un bar. La rue était habillée en scène de crime et d’enquête. 250 personnes manifestèrent derrière une banderole « Mathieu est mort. Stop à la violence », avec un appel de l’équipe d’anesthésie du Centre Hospitalier Universitaire sud. Au début de son procès en 2012, la personne de 19 ans, ayant assené les coups, avait évoqué une enfance difficile, avec une exclusion à 11 ans du collège alors qu’il s’occupait de son frère cadet handicapé à 80%, sur fond d’alcoolisme et de violence paternelle.
Une dispute dans un WC, 19 coups de couteau, une vie ôtée, des vies brisées, une peine de 15 années de prison.
Dans une proximité temporelle, les « 7 premières caméras [de vidéosurveillance] ont été installées en 2010 » (par la Ville de Rennes)[15] pour filmer la place Sainte-Anne et la rue Saint-Michel (rue de la Soif), suite à une « charte de la vie nocturne signée à Rennes en septembre 2009 ». Une inclinaison à la Technopolice qui se poursuit en 2022.
Je ne procède pas ici à l’empilement de faits et récits dans une pièce d’anecdotiques. Je tire un fil pour exposer les replis d’empilements qui masquent parfois des réalités et des explications, des dimensions d’une diversité de faits sociaux partiels[16]. « Raconter sa catastrophe, c’est un peu se raconter dans la catastrophe » (Sandrine Revet, 2006, émission radio Recherche en Cours). L’« événement », toute anecdote puisse-t-il être perçu, s’inscrit dans une succession d’autres événements, peut-être moins visibles, s’inscrivant eux dans un passé et dans une histoire avec une longue série de composants et facteurs contextuels. Une catastrophe n’arrive pas de nulle part.
En 2009, alors que je me replongeais dans la biologie en parallèle du BMPM, je croisais la route de personnes liées à l’“Italian Hackers Embassy” et je me retrouvais dans la nord de Turin pour faire et pour vivre en hackerspace. J’y (re)découvris là les conditions qui me permettaient d’apprendre énormément et les engagements qui m’offraient des voies d’épanouissement.
Nous y avions aussi discuté, de manière opportuniste, des différences de techniques et de stratégies entre Unités organisées d’État et petits groupes informels face aux conditions indécentes, notamment pollution, salubrité & santé, dans lesquelles sont littéralement enfermées les personnes pauvres et les quartiers populaires. Il s’agissait bien de systèmes qui dépassent les limites de l’acceptable et poussent des personnes opprimées dans le quasi invivable. Des décisions, à toute échelle, technique et scientifique donc politique, conduisent à ces mises délibérées en situation. C’est toujours le cas en 2022[17];[18].
La catastrophe n’est pas neutre, elle est le produit d’un ordre social (Kenneth Hewitt, 1983)[19]. Elle s’incarne dans des individus et des groupes d’individus. Rendre visibles les détails (avant, durant, après) de celle-ci et comment elle « se suspend » différemment sur ces individus et ces groupes aident à prendre conscience qu’elle n’est pas « transverse », égalitairement du moins, et que des contextes historiques, sociaux, économiques, psychologiques, géographiques, environnementaux et administratifs[20], font que la catastrophe est un objet[21] et peut-être un objet politique[22]. L’expérience et sa médiatisation que nous faisons de la catastrophe se lient aussi avec les imaginaires et les sentiments de personnes concernées. « Nos “objets” nous travaillent, autant que nous les travaillons » (Marc Jahjah, 2022). Ce qui peut mener à des désaccords sur ce qu’est une catastrophe malgré une forme de globalité[23].
Je quittai ma « première carrière » en 2012, puis Marseille en 2013.
« À l’heure des crises mondiales de catastrophes environnementales imminentes, y compris le changement climatique mondial, et d’un système inefficace et peu réactif pour développer des solutions urgentes, j’ai porté mon attention sur des alternatives qui promettent et pourraient potentiellement résoudre ces problèmes de manière plus rapide, moins chère, et de manière plus distribuée. Cette thèse est ma petite contribution à la compréhension de certains des efforts déployés par de nombreux individus et groupes qui travaillent ensemble pour produire un modèle de science plus ouvert et collaboratif qui pourrait conduire à une nouvelle ère de la science. plus ouvert et collaboratif de la science qui pourrait conduire à une planète plus équitable et durable. J’espère que vous l’apprécierez et que vous en tirerez autant d’enseignements que moi. » (Gabriela A. Sanchez Barba, 2014, “We are Biohackers: Exploring the Collective Identity of the DIYbio Movement”(preface))
Notes et références
« la friche artistique autogérée » de l’Élaboratoire sur le wiki de Rennes Métropole ↩︎
Le processus de socialisation des nouveaux territoires de l’art : l’exemple des squats artistiques régularisés : L’Élaboratoire, Les Ateliers du vent, Le 59 Rivoli et Le Théâtre de verre, Mélodie Polge, 2017 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01640496, L’Élaboratoire : vers une future ZAD (Zone Artistique Déterminée) dans le quartier Baud-Chardonnet ?, AlterIfo, 2020. https://alter1fo.com/artiste-elabo-zad-rennes-baud-129167 ↩︎
Études critiques des cultures numériques : transcription de l’intervention de Marc Jahjah https://xavcc.frama.io/transcription-etude-critique-des-cultures-numériques-nantes-2020-marc-jahjah/ ↩︎
Marseille, une ville méditerranéenne entre pénurie et inondation, Martine Chalvet and Cécilia Claeys, 2011, https://doi.org/10.4000/vertigo.12083 ↩︎
source The Migrants Files (archive) par un consortium de journalistes d’investigation de 15 différents pays européens ↩︎
La CIMADE, CENTRES ET LOCAUX DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE. RAPPORT 2007 https://www.info-droits-etrangers.org/wp-content/uploads/2018/01/Rapport_Cimade_retention.pdf ↩︎
En 2014, plus de 200 000 réfugiés et migrants se sont déplacés de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest vers l’Afrique du Nord, puis vers les côtes de l’Europe. L’ampleur du mouvement a atteint un pic en 2015, avec plus d’un million de réfugiés et de migrants arrivés en Europe. Au cours du premier trimestre de 2022, plus de 18.000 réfugiés et migrants ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Au total, 2,3 millions ont effectué ce même voyage au cours des huit dernières années. https://storymaps.arcgis.com/stories/71d23940eade4ce887a44749a8cdaad0 ↩︎
Depuis 2014, plus de 4 000 décès ont été enregistrés chaque année sur les routes migratoires dans le monde. Ce chiffre ne représente toutefois qu’une estimation minimale, car la majorité des décès de migrants dans le monde ne sont pas enregistrés. Depuis 1996, plus de 75 000 décès de migrant ont été enregistrés dans le monde. Ces données non seulement mettent en évidence la question des décès de migrants et les conséquences pour les familles restées au pays d’origine, mais permettent également d’évaluer les risques de la migration irrégulière et de concevoir des politiques et des programmes pour que les migrations soient plus sûres https://www.migrationdataportal.org/fr/themes/deces-et-disparitions-de-migrants ↩︎
Pour les migrations en F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒, vous pouvez consulter les chiffres du ministère de l’Intérieur ou Eurostat https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/products-datasets/-/TPS00176, sachant que les définitions ne sont pas tout à fait les mêmes selon l’organisation émettrice, exemple fiches https://icmigrations.cnrs.fr/wp-content/uploads/2022/03/Mythe-submersion_def_public_new.pdf ou https://icmigrations.cnrs.fr/2021/01/27/decryptage-des-donnees-sur-limmigration-du-ministere-de-linterieur/ ou https://icmigrations.cnrs.fr/2021/01/22/le-solde-migratoire-francais-decrypte/ ↩︎
pour les chiffres en CRA, Centre de Rétention Administrative : https://lacimade.org/wp-content/uploads/2022/03/RA_CRA_2021_web.pdf ↩︎
RAPPORT A L’ATTENTION DE MADAME LA MINISTRE DU LOGEMENT, DE L’ÉGALITÉ DES TERRITOIRES ET DE LA RURALITÉ, 2015, Christian NICOL https://madeinmarseille.net/actualites-marseille/2018/11/Rapport-Nicol-Marseille-27-mai-2015.pdf ↩︎
Sandrine Revet, 2006, émission radio Recherche en Cours, en référence l’EM-DAT de Louvain la Neuve qui donne comme critères de cadrage : Au moins 10 mort⋅e⋅s, et, au moins 100 personnes affectées, et production d’une déclaration de catastrophe (naturelle ou autre) au niveau administrative, et une production de demande d’aide internationale. Voir également “Centre for Research on the Epidemiology of Disasters (CRED)” https://www.cred.be/ & “United Nation Offgice for Disasters Risks Reduction” https://www.undrr.org/ ↩︎
Lors d’un incendie d’origine criminelle dans l’Élaboratoire en 2008, Joe Sacco, fondateur de l’association pour la reconnaissance de l’habitat léger et mobile (Halem), décède à l’hopital. “Incendie de l’Elabo à Rennes. Dix ans, un mort et des questions” https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/incendie-de-l-elabo-a-rennes-dix-ans-un-mort-et-des-questions-21-03-2018-11895311.php ↩︎
Rennes: Commémoration pour Joe Sacco https://old.squat.net/fr/news/rennes160408.html ; L’Élaboratoire : vers une future ZAD (Zone Artistique Déterminée) dans le quartier Baud-Chardonnet ? AlterInfo https://alter1fo.com/artiste-elabo-zad-rennes-baud-129167 ; Rennes: Commémoration pour Joe Sacco SQUAT FR https://fr.squat.net/2008/04/16/rennes-commemoration-pour-joe-sacco/ ; Rennes. Incendie de l’Elabo : “On n’en restera pas là” Le Télégramme, 2018, https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/rennes-incendie-de-l-elabo-on-n-en-restera-pas-la-04-04-2018-11914035.php ; Au revoir Joe Archive le la HALEM https://web.archive.org/web/20210506192055/https://www.halemfrance.org/mirorOldSite/2008/03/au-revoir-joe/index.html ; Rennes. Forcé de déménager, l’Elaboratoire devrait s’installer à l’îlot U, près de Beaulieu Ouest-F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒, 2022, https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-force-de-demenager-l-elaboratoire-devrait-s-installer-a-l-ilot-u-pres-de-beaulieu-8be8f7e2-c255-11ec-8207-1f0e356db714 ↩︎
Échographie : Rennes 10 ans de glissement en techno-surveillance policière, Xavier Coadic, 2020, https://xavcc.frama.io/rennes-echographie-technopolice/ ↩︎
Didier Fassin, en avril 2021, utilisa, lors de son cours d’introduction au Collège de F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ sur « Naissance de la santé publique », l’épidémie singulière d’intoxication au plomb et le saturnisme infantile comme objet à relater pour rendre compte des dimensions d’une diversité faits sociaux partiels. Il appelait à « autre chose que des expertises […] en autre mode de connaissances […] moins pour dire ce qu’il faut faire que pour comprendre ce qui est en jeu avec la conviction qu’une telle compréhension à des implications autant politique qu’éthique ». ↩︎
« l’enchaînement des décisions technoscientifiques qui ont fait de la Bretagne l’un des territoires les plus pollués de F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒. », Clémence Gadenne-Rosfelder et Léandre Mandard (Le Monde, 2022) ; Des armes hautement toxiques ont été immergées volontairement au large des côtes françaises, Enquête d’Actu, Mai 2022 https://actu.fr/societe/des-decharges-d-armes-chimiques-au-large-des-cotes-francaises-une-bombe-a-retardement_51218293.html ↩︎
Crise de l’eau en 2022, Europe. Crise de l’eau en Italie: dans 170 villes, l’eau ne peut être utilisée que pour boire et cuisiner. Comme pour Châteauroux c’est un événement qui « brise » le fonctionnement « normal » d’une infrastructure dans un contexte social, économique, politique. 10 villes n’ont pas d’eau la nuit, Le fleuve Po est 72% plus bas que la normale, 50% de la production agricole du nord de l’Italie est menacée https://www.ansa.it/english/news/general_news/2022/06/17/climate-crisis-italys-drought-emergency-escalates_b6b94a5b-4668-4ba5-9a66-4b0b2a8123a6.html ; Crise des PFAS en Vénétie du Nord https://pfas.land/ ; Au Portugal, 97% du Portugal souffre de conditions de “sécheresse sévère”. Les effets du manque d’eau dans le barrage de Bravura, qui est maintenant à 14,6% de sa capacité, sont visibles en comparant les images satellitaires de Sentinel2, images de juin 2017 et 2022. https://www.ipma.pt/pt/media/noticias/news.detail.jsp?f=/pt/media/noticias/textos/Boletim_climatologico_maio.html et https://apnews.com/article/climate-science-business-government-and-politics-portugal-3b97b492db388e05932b5aaeb2da6ce5 ; F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ : Les rejets de l’usine Man à Saint Nazaire, émissions de COV, de Chrome(vi), de Nickel, des SO2 et NOx et des déchets https://www.georisques.gouv.fr/webappReport/ws/installations/inspection/TUWtTaMzg0Yh5ETFs7MfwZbMwJ4He6i2 ↩︎
Interpretation of Calamity From the Viewpoint of Human Ecology, Kenneth Hewitt, 1983, PART III, p. 229 p. 297 (Mickael Watts “Epistemology ant the human-environment problematic”, “Labour, Nature and Social reproduction” ; Paul Susma, Phil o’Keefe, Ben Wismer “Global Disasters, A Radical Interpretation” ; George E. B. Morren Jr, “A General Approach to the indentifiaction of hazards & responses” p. 295) ↩︎
Où sont les gens « gens du voyage » ? Inventaire cirtique des aires d’acceuil, William Acker, 2021, Éditions du Commun. « L’absence de données condamne le sujet à l’invisbilité » p. 18 ; « La précarité économique et administrative réduit au silence » p. 19 ; « L’inventaire critique des aires d’accueil […] se conçoit comme un outil de lutte contre les mauvais traitements, et plus largement contre toute forme d’antitsiganisme […] il permet de mettre en lumière le sujet du racisme environnemental » p. 20 ↩︎
(Monograhie et problématisation) The Martyred City: Death and rebirth in the Andes, University of New Mexico Press, Oliver-Smith, A., 1986 ; et La catastrophe, un objet historique ? Grégory Quenet, 2000, https://www.cairn.info/revue-hypotheses-2000-1-page-11.html ↩︎
“The disaster opened up numerous positions in the socio-economic and political hierarchies of the society and brought about opportunities for social mobility. However, the vacancies in the formal structures were filled by people who differed from those who formerly occupied them. When social mobility takes place on such a large scale and so rapidly, it will haveserious implications for change in values and structure. Thedisaster has given access to power to a social group that was heretofore only marginal. Its rapid entrance into the central institutions of the local society carries important implications for possible change in the structurally defined routes of access to power and the benefits of the society“ The Yungay Avalanche Of 1970: Anthropological Perspectives On Disaster And Social Change, Anthony Oliver-Smith, 1979 https://doi.org/10.1111/j.1467-7717.1979.tb00205.x ; Quand la justice spatiale fait trembler la ville néolibérale. Le double mouvement tellurique et social dans le Chili d’après le tremblement de terre du 27 février 2010. Claudio Pulgar Pinaud, 2014, https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01512539/document ↩︎
Les catastrophes : un horizon commun de la globalisation environnementale ?, Lydie Cabane, 2015, https://www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes-2015-3-page-226.htm ↩︎