Fiels de buttes - démilitariser l’agriculture ?

Salut, merci de m’avoir invité, super content de participer à ce genre d’aventure, première tentative ci-dessous où j’essaye de traverser les relations entre campagnes militaires et campagne tout court. J’apporterai un peu plus d’explication à ce propos dans un autre post, mais j’aimerai bien que celleux que ça intéresse me donne un retour sur ce texte sans le commentaire qui va avec

Rome notre mère la louve a pleuré le meurtre du frère sur le frère
Fraternité saccagée par l’araire,
C’est par un coup de soc que l’agone a commencé.
J’ai franchi la ligne de terre ouverte
Passé de vie à trépas mon pied posé à l’autre bord de la plaie

Je suis légion,
faucille battante sur la cuisse, pelle au ceinturon.
100 nous marchons au cul de notre centurion.
Derrière nous dressé le fort
Nous avançons dans le champs prendre la moisson
Paysan de trace de perse ou de campanie, legionnaire ici
Pour tailler un canal ou lever un talus défensif, faucher un arpent de blé,
Ce sont les même gestes les mêmes outils
Un paysan fait un bon soldat
apre et avide à gagner un lopin de terre promise

Dans la fyjrd
c’est la belle saison pour mourrir
Mais si notre ealdorman tarde encore a engager la mêlée je rentrerai comme les autres pour moissoner.
Il se débrouillera avec ses soudards de l’affaire en cours. A quoi serviraient ce surplus qu’il nous oblige à cultiver, sinon pour entretenir sa bande de soudards oisifs ?

J’ai planté l’If au jour naissant
Tu seras archer mon fils.
D’un rameau souple nous ferons ton premier instrument
puis avec les branches plus fortes nous fabriquerons le suivant.
Tu seras fort et beau comme l’arbre, large de coffre et d’épaule
Tes traits vengeront ta mère de ces brutes à cheval
Parmi eux ton géniteur, peut-être.

C’était le dernier crâne il devait appartenir à un mastar
J’ai comme d’autre chassé le bison, laissé pourrir sur la prairie.
J’en tirerai un bon prix , au marché gare de Dekalb, on les embarque vers l’est pour fabriquer de l’engrais. Paraît il que le maïs apprécie.
J’achèterai avec ça quelques kilomètres de ce fil barbelé double tore chez Joseph Glidden pour garder mes bœufs bien parqués sur la terre prise.
Bien envie aussi d’apaincher ce semoir Gatling. Paraît que son inventeur en a adapté les plans pour concevoir une automitrailleuse. Un bon moyen de faire de la place et de se débarrasser des nuisibles.

Des bêtes mortes,
Il y en avait plein les barbelés, des chevaux et des hommes emmêlés sur le plateau de l’argonne.
Je me demande bien de ce qu’on fera des champs maintenant qu’on a tous crevés. Le voisin a récupéré un char Renault modifié, un tracteur ça s’appelle pour labourer.
d’après lui, la poudre explosive des obus à la place du crottin et le gasoil ça remplacerait les bourrins et les gars perdus.

Il manquait un bras à sa poupée.
Je la pris dans les miens. Petite chose difforme. À son image tout ce qu’il me restait de ma fille. A Dekalb, Illinois nous sommes nombreux à nous être fait gloire de Monsanto.
Le produit Orange, qu’on chargeait dans les magasins des B22, au Vietnam, je trouvais le même quand ici je remplissait mon pulvérisateur.
Nous sommes nombreux à accompagner nos fils et nos filles déformés au tombeau.
A Dekalb, Illinois Monsanto

Je mouille de chaud sous la VR
Les pales d’un ventilateur poussif massent l’air épais
On est plusieurs côte à côte chacun dans sa stale.
3 peut être 4 ou 40 alignés dans un hangar de taule, une stabule.
Ca sent le poney,
SUEUR ET FOUTRE
Extrait rance d’une mâle humeur
Survols d’UVMAP, toiles psychédéliques, flux d’images intense
L’ennui dégueulant est transe
On regarde l’IA faire le boulot
Détruire oui non
Nos mains glissent des joysticks
Cherchent nos bites respectives
Paraît qu’elles n’ont pas d’œil.
Tir a vue pourtant sur les invaders.

J’ai forcé , pénétré tant que j’ai pu
Born to be king of the universe
Tant d’humanité asservie à la secouer
La féconder de ces gestes agressifs,
Pilonner en Cadence
A coup de soc
comme on pine
mal
comme on pioche
A tant faire la guerre au monde que la terre
comme une étoffe usée c’est petit à petit à nos pieds refusée

Il y a lieu, pourtant
de regarder cette forme de l’agir humain comme un acte d’amour,
celui de persuader la terre à nous être, encore, fertile.

Envelopper couvrir caresser de pailles coupées
Dire le chant des racines, celui qui fait venir a l’eau les radicelles
Mêler le champignon a ces humides édicules
dans un orgasme,… mycorhidien

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Salut @Jean

Très bienvenue icim
Veux tu intégrer le groupe par surprise ou nous nous rejoignons dans l’antimilitarisme?
Et nous rejoindre pour la prochaine résidence en septembre: Résidence THX-005 : Par Surprise, tome 2 - THX

Ton travail est important et en effet les liens entre la terre la guerre sont mythique, présents dans nos champs nationaux, au coeur de nos industries etc…

Cependant concernant précisément le texte que tu propose ici, j’espère ne pas te heurter, mais honnêtement, je n’ai pas pu le lire jusqu’à la fin, il m’est trop douloureux. Le lyrisme autour de la douleur de la guerre et des questions militaires (même critique) m’es insupportable, je n’y arrive pas, la guerre est suffisamment terrible à mes yeux.
Le projet de par surprise comme sont nos autres travaux est de proposer des imaginaires anti-militaristes, c’est à dire des imaginaires de résistances qui se posent contre la guerre et ses instruments dans l’action des peuples en resistance. Une des actions que nous mettons au coeur de notre rencontre est la déconstruction du langage, et le fait de cesser d’utiliser des langages et des imaginaires militarisés pour explorer ceux de la resistance.
Bien sur nous recherchons nos informations et des sources scientifiques, mais ce n’est pas cela qui fait nos textes, pour nous il s’agit surtout maintenant de s’organiser ensemble.
J’espère que cela fait sens pour toi aussi et que tu nous rejoindras car ton approche semble vraiment importante.

Bonjour @natacha, merci pour ce retour, disons… direct. Pour répondre à ta question, oui, je souhaiterai intégrer le groupe par surprise. J’ai eu connaissance de votre travail par JB lors d’un atelier avec dessorceler la finance. J’ai lu le premier recueil que vous avez produit ensemble. J’ai très envie de participer à la résidence de septembre, mais je dois encore régler un point ou deux d’orga familiale a vrai dire. Je devrai en savoir plus dans les prochaines semaines.
Je comprend un peu mieux de quoi il est question dans le projet, néanmoins, à la lecture des textes du premier tome et de ta réponse j’ai plusieurs questions. Je m’excuse par avance, si elles ont déjà été débattues et que j’enfonce des portes ouvertes.

  • Quand on parle de démilitariser les imaginaires des luttes s’agit-il de démilitariser l’endroit de l’opposition (ou comment ne pas se rendre à l’opinion de l’adversaire par contamination de ses actes ?) ou bien d’un projet plus (peut-être trop) large d’alimentation des imaginaires par des situations de vies dont la militarisation est absente.
  • Par la fiction s’agit-il de déconstruire le langage ou bien les phénomènes de militarisation parfois sous-jacents dont le langage est un des vecteurs.
  • Enfin une remarque plus qu’une question. Il m’est encore difficile de faire exister un imaginaire démilitaire sans l’appuyer sur une présence de l’objet à déconstruire, autrement dit l’imaginaire militaire en question… Mais c’est peut-être un enjeux du projet, je ne suis pas sûr d’arriver à trouver des résolutions à ce problème, mais je veux bien essayer.

Bonjour Jean,

Bienvenue, je t’ajoute au groupe par surprise, et chouette si tu peux être là en septembre, dis nous dès que tu sais.

Chouette que tu ai pu lire le premier tome, @jean-baptiste t’a certainement raconté combien nous avons bataillé, contre nous mêmes, la nature même du sujet et le sentiment de d’écrasement qui vient avec la prise de conscience de la démesure des enjeux.
Bref ce deuxième tome sera l’occasion je l’espère d’avancer un peu mieux vers les espaces que nous n’avons que défrichés l’an dernier.

Merci de tes questions, je tente une première réponse, peut-être que d’autres auront des points de vue complémentaires.

Les deux sont intéressants il me semble, cependant nous rédigeons de la fiction et non des textes théorique, par conséquent l’analyse critique se fait en amont lors de la résidence, et la difficulté est de transcrire par la fiction des arguments recevable, que ce soit pour ne pas accepter ce que l’on nous propose comme une évidence, ou encore pour imaginer des situations ou la militarisation est détronée.
Pour reformuler, nous ne souhaitons pas produire des analyses critiques, car il existe déjà des canaux pour ce genre de d’essais (revues universitaires etc…) nous souhaitons publier des histoires accessibles, cohérentes avec les conclusion des analyses critiques et qui font appel à d’autres systèmes référentiels, et d’autres imaginaires.

Oh oui certainement cela fait partie du travail, d’ailleurs dès que l’on commence à faire ce travail, les terminologies guerrières reviennent par toutes les fissures de l’inconscient…

Oui c’est presque, selon moi, l’enjeu principal du projet, merci d’accepter d’essayer.

Salut, je donne des nouvelles un peu tard pour l’antenne. Je ne pourrais malheureusement pas en être. Je ne suis pas arrivé à m’organiser. Je vous souhaite un beau moment d’échanges et d’écriture. Pour celleux que ça intéresserait, je propose de continuer d’alimenter ce fil avec les matériaux que je trouve et les étapes d’écriture que je traverse. En espérant se rencontrer une autre fois.

Bonjour Jean,

Au regret de ne pas te rencontrer tout de suite, mais j’espère que nous continueront à échanger sur ces questions ici.
Et que nous aurons l’occasion de formaliser un truc plus tard.