J’ai pu y rencontrer les archivistes du Comité Liquidant ou Détournant les Ordinateurs et discuter amplement avec eux de la possibilité d’un projet éditorial pour célébrer les 40 ans de la « suspension d’activité » du C.L.O.D.O. afin de mettre à jour la réflexion anti-industrielle du groupe incendiaire… J’ai donc acquis l’archive complète qui avait été numérisée pour le compte de Thomas Dekeyser, co-auteur du film Machines in Flames (2022) avec Andrew Culp.
Ma proposition pour THX est d’écrire une histoire courte autour de ce phénomène, encore à définir. Ce sujet permettra d’en discuter afin de l’articuler avec les autres propositions.
« Qu’est-ce que la technologie, si ce n’est la technique [nous et notre savoir-faire] transférée aux machines ? »
— Celia Izoard
Document de l’INA, au journal de 20h du 23 juillet 1972. Notez que c’est toujours entre le 14 juillet et le 15 août que les salopards font passer leurs nuisances.
« Nous espérons que le numéro figurera un jour sur les cartes d’identité, ce serait quand même beaucoup plus commode, plutôt que d’avoir dans son porte-monnaie un certain nombre de documents comportant chacun des numéros différents, ce qui n’apporte rien à personne. »
Gamin est un système qui collectionne les renseignements issus des certificats de santé établis lors des visites médicales obligatoires des tout petits enfants. […] il est mieux connu dans les milieux sociaux et médicaux comme symbole du danger des fichiers, et dans le milieu informatique comme modèle de l’échec à éviter.
Nous avons cherché à comprendre ce qu’était ce fameux système en consultant les concepteurs de GAMIN au ministère de la Santé, les militants qui l’ont combattu localement et les syndicats et associations qui ont pris position contre lui. Nous avons été convaincue que GAMIN n’est ni un monstre, ni un cas aberrant, mais qu’il présente des caractéristiques semblables à bien d’autres systèmes, et que son autopsie, puisqu’il est mort, peut apporter de précieuses indications en cette période où l’informatisation de la société est à l’ordre du jour.
Toulouse : « Action directe » revendique le sabotage des ordinateurs
Paru dans Le Matin du 9 avril 1980.
On était alors dans un moment de bascule. L’industrie du satellite et Météo F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ arrivaient à Toulouse. L’aéronautique était déjà là. Allait se vérifier cette loi du développement des technopoles qui veut que, quand un tas de salauds sont là, d’autres arrivent.
« Aujourd’hui ils ont frappé ici, mais ils recommenceront ailleurs. Ces types-là, il faut les éliminer de la société. Un poteau et douze balles dans la peau. Qu’on s’attaque à un homme, je le comprends, mais pas à des machines ! »
Pour le Clodo, une bonne informatique ne semble pas quelque chose de complètement impossible, mais seulement dans un monde dont les valeurs et les rapports de pouvoirs seraient complètement différents. Tant que tout ceci demeure inchangé, l’informatique est « le serviteur zélé du système dans lequel nous vivons ».
Article de Michel Lepinay intitulé Le CLODO revendique le sabotage d’ordinateur (source et date inconnues) :
Et M. Louys de conclure :
« Je ne sais pas qui c’est, mais de toute façon, ce ne sont pas des voleurs, j’en suis certain. Il y avait dans mon bureau 2 caisses de Champagne, ils n’y ont pas touché. »