On fait expresque!

Cité par @ludovicduhem dans la revue RADDAR (cf. zoethical.org/share/Participez_Pour_une_mesopolitique_du_co.pdf)

Pour une philosophie de la participation

La voie proposée ici pour comprendre ce qu’est la participation s’élabore à travers une lecture croisée des philosophes Gilbert Simondon et Joëlle Zask[1]. Il faut l’entendre avant tout comme un processus, c’est-à-dire comme une opération au sein d’une situation problématique qui apporte une solution en transformant les parties prenantes selon des conditions spécifiques. Ce processus se compose de trois phases qui sont autant d’expériences possibles de la participation : « prendre part », « apporter une part » et « recevoir une part ». L’expérience complète de la participation passe par ces trois phases et prend sens en chacune de ses phases, et non pas seulement à l’origine ou à la fin. La participation n’est pas une série d’expériences juxtaposées et sans conséquences, elle produit non seulement une résolution du problème mais transforme l’individu et le collectif, l’individu par le collectif et le collectif par l’individu. Il est donc moins question d’implication que de transformation, moins d’individu que d’individuation, de commun que de communalisation, de « pouvoir sur » que de « pouvoir de » ; ce qui ne veut pas dire qu’une telle approche processuelle soit une négation de l’existence de toute structure, instance, institution, conflictualité, seulement ces dernières sont à la fois des résultats du processus de participation et des dimensions de la situation problématique.


De Joëlle Zask également : Quand la forêt brûle | Le Grand Continent


  1. Joëlle ZASK. Participer. Essai sur les formes démocratiques de la participation. Paris : Le Bord de l’eau, 2011 ; Gilbert SIMONDON. L’individuation à la lumière des notions de formes et d’information. Grenoble : Jérôme Millon, 2014, et Du mode d’existence des objets techniques. Paris : Aubier, 2012. ↩︎

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