Récit 1 Les révoltes dans les réseaux de mines

Bon ça y est je décolle vers une nouvelle vie je vais enfin participer à un projet qui me permettra de soutenir les plus opprimés de ce monde. Il y a tant à faire, mais j’ai tout de même un peu peur, on m’a mis au courant de comment voyager en Afrique mais Kinshasa n’est pas sans dangers, heureusement les personnels d’ONG sont bien protégés, nos employeurs ont peur que nous soyons kidnappés contre rançon. Je serais à l’abri du choc culturel et je pourrais avoir une électricité continue pour mon ordinateur et tous mes gadgets électroniques. Et puis rapidement j’irais à Kolwesi la ville minière du Congo fondée en 1938 par l’union minière du haut Katanga (UMHK)), une union Belgo-Britannique qui a reçu le droit d’exploiter tous les gisements de cuivre situés dans une concession de 20 000 km2 du Katanga à l’époque colonisé par la Belgique.

Ouf ces quelques jours à Kinshasa ont étés plus éprouvant que je ne l’imaginais, même dans mon hôtel climatisé je me suis sentie épuisée par cette mégalopole plus de 17millions d’habitants deux fois et demi de plus que la Métropole de Paris… Kolwesi est plus petite, la mine est présente partout, dans la poussière du quotidien, tout le monde travaille pour une mine ou dans une coopérative. De nombreux “creuseurs” ont une méthode de travail dite !!artisanale!! c’est à dire qui n’est pas très différente de la façon dont on envisageait la mine au moyen-age. Je ne devrais avoir aucun problème à trouver des candidats qui répondront à mes question pour ce documentaire sur le travail des enfants dans les mines. On l’a bien vu il y a quelques années lorsqu’un filon de Cobalt à été découvert sous le quartier de Kasulo, tout le monde s’est mis à creuser dans son jardin dans les rues partout, de vrais tunnels on voyait que les gens avaient de l’expérience; tout le quartier est devenu une mine chaotique, avant que les habitants ne se fassent expulser de leur maisons au profit de la Sicomines (filiale Sino-Congolaise de la Gecamines qui a succédé à l’UMHK). Je dois dire mon employeur Amnesty International a également facilité cette régularisation en faisant valoir dans ses rapports combien le travail des mineurs artisanaux était propice à l’exploitation des enfants, et la nécessité de professionaliser les mines par le biais du rachat des mines. Cependant les habitants n’étaient pas contents, ils disaient: “We used to mine in the bush, in the forest. You stopped us. You gave all the city to big industrial companies. Now we discovered minerals in our own plots of land, which belonged to our ancestors. And now you want to stop us? No, that is not going to work.” Muteba recalled, “People started to throw rocks at the mayor, and the mayor ran away. And, when the mayor fled, the digging really started.” néanmoins, C’est à la suite de ce succès que s’inscrit mon documentaire pour essayer de comprendre précisément comment est organisé le travail infantile.

Oui je sais c’est un sujet complexe, d’autant plus que finalement c’est devenir “Creuseur” est bien souvent la seule issue pour ces enfants. Il faut avouer que malgré tout il y a une solidarité autour d’eux, par exemple les négociants que l’on trouve partout au bord des routes leur achètent toujours le cobalt qu’ils amènent, même si celui-ci est de pauvre qualité et qu’ils ne peuvent pas en faire grand chose; ils savent bien que ces pauvres enfants n’ont que ce moyen pour survivre… Ce sont souvent des orphelins qui ont été adoptés par un oncle ou une tante, leur travail sert à financer les études des autres enfants…

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