Récit 5'' Des Sabots

oui je n’ai pas proposition à l’instant mais je pense que poser la question dans ton texte serait vraiment pertinent.

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tiens, en regardant le catalogue de la maison d’édition derrière il faudra faire avec nous, je tombe sur un livre sur la finance et l’immobilier… Livres-Les Étaques

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en lisant le numéro de censored sur le thème de la transmission (https://censoredmagazine.fr/produits/transmission) je me rappelle de mon idée de biblio anarqueer transfem autogérée qui me trotte en tête depuis un bail, surtout depuis que j’ai vu une conf où sabrina calvo en parlait, et une autre idée de récit m’est venue: associer la biblio en mode squat (avec les livres, objets et documents disséminés aux quatre coins de la ville, parmi les squats) à la réappropriation de l’archive et du corps avec le sabotage par la performance, la langue et la traduction.

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Oui c’est une super idée Il y a une bibliothèque anarqueer transfem autogérée chez monique à Bruxelles: la foudre cela peut servir d’inspiration.

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je pensais m’inspirer de la biblio anarchaféministe de toulouse, en partie gérée par une personne que j’appréciais sur le fédiverse et dont la présence me manque énormément là-bas. j’ai toujours envie de renouer le contact mais je crois que j’ai paumé ses infos de contact personnel et il faudrait donc que j’aille sur place un jour…

je compte garder le manifeste et incorporer l’idée de jamie berrout de l’anti-press à mon histoire. (car oui, il y aurait aussi une partie imprimerie/anti-presse dans un des squats de la biblio…)

sinon, en espérant que ça m’inspire un peu, j’ai craqué et pris d’occaz’ écologies déviantes: voyage en terres queers. je pense que ça pourrait être également une idée de lecture pour le Récit 3 Aucun retour possible @how

Je t’invite à partager ta lecture dans #goinfre:read. Ma pile de bouquins à lire descend peu à peu – même si j’ai fait un détour par celle de @jean-baptiste – et le sujet de Cy Lecerf Maulpoix semble coller.

Je vais sans doute passer par Toulouse avant la fin du mois, peut-être puis-je reprendre le contact de la bibliothèque pour toi ?

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tenté d’écrire aujourd’hui, page blanche plus ou moins totale. les idées sont là mais ça n’arrive pas à sortir. je retente ce week-end et dans la semaine mais pas sûre d’arriver à quelque chose, tant j’ai beaucoup de mal à écrire des histoires depuis la pandémie… (self-doubt et manque d’intérêt/d’implication dans mes histoires, grosso modo) du coup, je préfère prévenir que je risque de ne pas rendre de texte pour thx, même si ça me peine un peu.

ne te stresse pas @Milouchkna je crois que ton texte serait important mais si ça ne te semble pas possible peut-être peux tu proposer un autre format, un format court ou un texte poetique.

bon ben, j’ai entamé l’écriture hier dans la nuitée ^^’ on verra jusqu’où je vais

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sachant que j’aurai pas internet pendant deux/trois jours, voici quasi tout ce que j’ai écrit jusque là:

Le mur devant moi était couvert des derniers nouveaux essais couleur d’affiches A4 parmi lesquels nous devions en retenir deux qui nous convenaient en AG. Ce choix d’ensembles de couleurs était destiné à devenir notre signature en quelque sorte, quand nous passerons des flyers d’information dans la rue ou posterons des infographies sur internet, quand nous ferons des collages, ou des grafs sur les murs des institutions ou que nous troquerons les affiches publicitaires polluant l’espace public contre les nôtres, plus reposantes car destinées à ne rien vendre… Enfin, le coup des affiches publicitaires, ce serait le rêve mais on avait pas les moyens pour imprimer à cette taille pour le moment et… Bref, ce serait des illustrations de nos collaborateurices, des artistes à qui la société contemporaine n’avait pas jugé bon de donner une moindre chance, ne la méritant même pas selon certains critères dérisoires. J’avais choisi d’imprimer à titre de design d’exemple des silhouettes de trois personnes prenant la pose en habits de laboratoire sur fond de molécules hormonales colorées avec des addresses de sites renvoyant aux listings de leurs sellers sur le marché gris, listings incrustés dans les atomes de leurs molécules correspondantes ; un autre texte, visible celui-ci, faisait la liste d’assos et de points de collecte avec des appels à dons et à la solidarité. On était en banlieue à Paris et la France avait connu un énième shortage d’hormones dans les pharmacies, la solidarité individuelle ne pouvait plus suivre les besoins de nos commus, surtout si on voulait un petit stock pour quelques mois.

Le burner du squat atelier transfem sonna une notification, je regardais le message puis j’appelais et tombais sur une voix surexcitée.

« - Bee, c’est toi?» J’ai à peine le temps de souffler un oui qu’un flot de paroles se déverse. C’était June, qui avait laissé le message. « Écoute, j’ai profité des JEP à fond, là et tu vas jamais y croire: y’a un musée que je connaissais pas, un musée de l’Imprimerie Nationale. Quand j’ai vu la façade riquiqui, je pensais que ce serait juste un tit musée, avec quelques machines fonctionnelles, des plaques d’anciens billets de banque, d’autres plaques d’impression d’anciens certificats, des polices typographiques en plomb, d’autres machines plus vielles pas en état et tout mais non! La partie normalement fermée au public était ouverte pour les JEP et le musée continue carrément d’imprimer pleins de trucs en fait, notamment lors des élections locales, et le journal parlementaire. Y paraît qu’il y a d’autres machines désassemblées dans leur stock aussi mais j’ai pas pu aller voir. Y’a pleins de papiers de toutes sortes, ça t’aurait plu! Et les vieilles machines sont toujours fonctionnelles, on a eu droit à des démos. Enfin, je me disais, il y aurait peut être moyen d’occuper les lieux mais faudrait qu’on soit en grand nombre. Tu connais les réseaux plus que moi, tu crois qu’on pourrait rameuter du monde pour?

-Ah, là, tu te goures ma belle, s’pas moi mais Kay qui connaît vraiment beaucoup de monde, moi j’ai juste quelques contacts ici et là, et encore.

-Et puis en regardant les photos d’époque, je me suis rendue compte qu’y’avait une partie de l’entrepôt qui était souterraine avant, semi-souterraine maintenant, pour éviter que l’humidité ne détériore le matos et le papier et l’encre, mais qui a surtout été surélevée pour parer les risques d’inondations et une employée m’a dit que cette section avait des tunnels de services qui rejoindraient les catacombes, selon un ancien gardien qu’elle connaissait, mais bien sûr, ça a été emmuré.

-Là, tu me fais penser à un truc, mais faut que je vérifie avec des potes. Soit je te rappelle, soit on en discute ce soir ou cette semaine, okay?»

J’avais pensé à deux trucs en fait: 1) vérifier l’adresse pour savoir où le musée se situait exactement et s’il y avait bel et bien des catacombes dessous en vérifiant des plans, 2) appeler des potes qui bossaient dans l’édition et l’imprimerie, voir si on pouvait se servir des machines en occupant les lieux, les vieilles comme les plus récentes, ou alternativement apprendre sur le tas, mais aussi éventuellement contacter des ingénieurs ou autres pour voir si y’avait moyens de relocaliser et d’assembler les machines désassemblées. Si on le peut, autant disséminer des machines dans plusieurs endroits, que ça soit des squats ou des ateliers amis, quitte à prendre du papier et de l’encre des grosses boîtes.

Bon, j’allais devoir demander à des potes…

«Fi? ouais, c’est Bea… tu sais, ce mec dont tu m’avais parlé qui bricole toutes sortes de vieilles machines, t’as ses infos? Nan, c’est pas pour ça, on va peut être récup’ des machines pour l’atelier mais elles seront en pièces détachées et on aimerait savoir ce qu’on peut en tirer. Ouais, attends, je note. Nan, nan, t’inquiète, pas besoin de faire les prés, sauf si tu veux en être. Si tu dis qu’il est réglo, on lui demandera de venir direct.»

«Yo luv’, ça va? Listen, on va peut être tenter une opé et faudra du monde, est-ce que tu connais du monde qui pourrait se bouger pour un truc autour des livres ou des journaux ou des zines? Ah, oui, c’est vrai il y a les biblis autogérées en squats queer! Et puis, faut que je joignes Wymillah, tu te souviens de son numéro? Ouais, la drag queen qu’on a vu deux trois fois qui performait en tandem avec un drag king, là, chez Mounty… Elles étaient colocs? Ah, nickel! Noté, merci, à plus!»

«Comment ça, Wymillah n’habite plus avec toi…? Merde, merde! mais attends, elle est dans un foyer pour meufs, au moins? Ouf, je vois, bien! Non, c’est rien, laisse je voulais avoir des infos sur les catacombes, comme je trouve pas de cartes suffisamment précises sur internet et que je me souviens qu’elle était passionnée par ça! Elle avait rejoint un groupe de witchs queer qui faisaient leurs rituels dans les catacombes? What, les catacutes, c’est bien ça? Trop la honte, ce nom, mdr! M’enfin je verrai s’iels ont des cartes ou… Ouais, pourquoi pas leur demander carrément s’iels accepteraient de nous guider, ce serait le top!»

«Helloo there, how ya doing, Roy? Y’aurait moyen d’avoir ton chéri? Et toi, ça va? Nah, le petit dernier s’en sort bien, juste un peu trop minet pour le rôle, quoi. Oh, ça, c’est parce que je crois qu’ael avait plus d’infos sur un collectif de nanas trans, mais j’arrive plus à le trouver et il semble qu’il se soit dissout. Yep, j’ai le temps!Je suis toujours là. Oui, Hilgur… C’est ça, un collectif qui voulait faire bouger les choses dans l’édition! C’était que des meufs racisées qui écrivaient en plus? cool! Oh, nice name! So, any way to contact them? Nah, t’en fais pas! Bon, bon, si tu veux! On l’invite où du coup?»

«Allez quoi, une cathédrale souterraine, vous me faîtes marcher les filles, nah? Nan, nan, j’ai pas dit ça… Bon, vous voulez des trucs en échange? Parce que là, j’en ai parlé à Kay, une pote qui connaît du monde, et y’a moyen de rameuter! Si on arrive à rester, on a peut être une chance de vous tirer de vrais plans, sur des calques et tout! No joke, girl!»

Et yup, des semaines après, puis des mois, et on y est toujours. On a réussi à occuper les lieux, grâce à la participation des habitant·e·s localaux et des banlieues et de certain·e·s employé·e·s et ex-employé·e·s du musée…

On a formé un collectif anti-presse avec beaucoup de personnes qui veulent écrire mais n’en ont pas les moyens. Que des personnes marginalisées, genre, sans emploi, sdf, trans, immigrées, queers, sans papiers, handies, racisées, bref. Avec priorité aux personnes cumulant les marginalisations, dont surtout des tds trans. Et on a aussi contacté les réseaux de soutien aux personnes incarcérées et psychiatrisées mais là, c’est plus lent, la prise de contacts avec des personnes emprisonnées par l’état se faisant à la vitesse d’escargot à cause de l’administration, qui veut pas connaître d’autres révoltes et déboires médiatiques. Et nous, on imprime, on met en forme, on aide, on propose des solutions côté graphique, design et typographique. On laisse le soin d’éditer les textes à une autre partie du collectif avec derrière l’ancien collectif de meufs trans racisées, accompagnées de nouvelles têtes, qui s’est reconstitué en un syndicat d’entraide d’écrivaines et d’éditrices pouvant maintenant faire pression sur les autres syndicats d’auteurices, plus blancs. Et on est en train de voir pour former un réseau anti-presse, avec d’autres lieux, d’autres formes d’ateliers.

On a aussi imprimé des tracts à tout va, des textes militants, des virulents et d’autres moins virulents. On a fait appel à des traducteurices pour la plupart des textes et on s’est posé la question de savoir quelques textes traduire depuis l’étranger également, car le contexte peut être assez différent.

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C’est plutôt chouette mais… pourquoi tout le monde a des noms anglophones ?

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J’aime beaucoup aussi. Je triouve que le texte se tient comme ça, si tu veux le prolonger c’est super mais si il reste3 ainsi, ça marche aussi. comme un clin d’oeuil. On palpe bien l’univers que tu décrit avec le choix de vocabulaire vriament communautaire.
Mais dans la lignée de la réflexion de @how c’est peut-être une bonne idée de modérer un peu les anglicismes…

pour le coup, j’ai pas trop fait gaffe, surtout pour les prénoms. je voulais plus (+) de prénoms du monde entier à la base…

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Du coup ça pourrait être chouette de revoir ça parce que c’est un peu bizarre tous ces anglicismes on se demande ce qu’ils font là…

justement, je pense plutôt les garder mais en changeant les prénoms. on peut très bien imaginer que la narratrice est une migrante trans qui voulait passer en angleterre à la base mais a dû rester en france pour une raison ou une autre et appris le français un peu sur le tas. (auquel cas, il faut que je clarifie les choses)

Les anglicismes font tiquer. Ils n’appportent rien au texte ni aux personnages. Le français utilisé par la personne qui parle au téléphone n’est absolument pas un français de débutant·e, et tous les anglicismes font plutôt « précieuse ». Quand je lis ça je n’ai pas du tout l’impression d’écouter quelqu’un·e qui a traversé les épreuves de l’exil et de la transmigration, mais plutôt un·e parisien·ne de Pigalle qui a grandi rue des Abbesses.

Le contraste entre la première partie (non-corrigée) et la seconde est énorme : après le point-virgule, on est dans une voix simple et directe, alors qu’avant on est dans la démo. En plus l’utilisation de « marché gris » au milieu de tous ces anglicismes semble très curieux…

Je relis ce texte,

Je ne sais pas trop comment je me sens avec, je ne suis pas sure de savoir qui est le nous, si je dois m’inclure ou non, si il s’agit de THX ou d’autre chose.
Je t’avoue que ça me met un peu mal à l’aise, je ne suis pas en objection, mais je ne me sens pas familière avec la forme. Du coup je préfèrerais que ce nous soit précisé.

Est-ce que tu veux publier ce manifeste?

ce texte là n’est pas à publier. le manifeste dont je parlais, c’était celui-là: Récit 5'' Des Sabots - #12 (mais en l’éditant pour donner une version plus centrée sur le vécu des meufs trans/personnes trans fem)

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Donc c’est Entrelacs qui est à publier…